L'or est grave

France Inter
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"Je ne m'attendais pas à une telle raclée". C'est encore un peu sonné qu'un spécialiste des matières premières commentait, hier soir, la journée qu'il venait vivre sur le marché, mondial, de l'or. Une journée "catastrophique" de son point de vue, une dégringolade du cours du métal précieux de presque 10%, en une seule séance. Du jamais vu depuis 30 ans! L'once d'or, hier, est repassé sous le seuil symbolique des 1400 dollars. Depuis vendredi, il a perdu 200 dollars au total, effaçant, en quelques heures, 2 années presque ininterrompues de hausse. Pour une raclée, c'est une raclée! La journée d'hier, sur le marché de l'or, a aussi enregistré un record de participation: plus de 600 mille opérations ont été réalisées, sur le Comex, le marché new-yorkais: sur le papier, c'est l'équivalent de la demande d'or annuelle de l'Inde ou de la Chine qui a changé de main en un jour. Rien que ça! L'argent, le platine, le palladium, le cuivre, le nickel, eux aussi, connaissent une mauvaise passe. Le pétrole encore. Une "spirale de baisse" qui pourrait se poursuivre, mais pour l'or, la chute vraiment s'accèlère. La baisse des cours a commencé il y a 2/3 semaines. Vendredi dernier elle s'est accentué, et hier, le plongeon! Il a été provoqué par la publication de la croissance chinoise, moins forte qu'attendue: 7,7% au lieu de 8 attendu. Pas grand chose, à vrai dire mais, comme ça arrive parfois, c'est une annonce qui a servi de déclencheur, dans un marché dont la "psychologie", comme disent les experts, a changé depuis quelques temps. Finie la spéculation à la hausse, les opérateurs misent sur la baisse, désormais, et le retournement est brutal. L'or (on le sait) est une valeur refuge. On y vient quand on anticipe, notamment, le retour d'une inflation forte, on vient se mettre à l'abri. Mais la hausse des prix, on ne la voit pas venir aujourd'hui, malgré les politiques monétaires très accomodantes menées un peu partout dans la monde. L'or, du coup, perd son attrait. C'est une explication qui s'ajoute à cette dernière: la crainte de voir des pays en difficulté financière, vendre une partie de leur stock d'or, provoquant une baisse. Chypre, dans la situation que l'on sait, vient de le faire. Et d'autres (l'Italie, l'Espagne, la Grèce), pourquoi pas, pourraient suivre.

Plus tard. Les Pays-Bas renvoient l'austérité à plus tard. C'est une décision qui va, sans doute, faire parler en Europe: le gouvernement néérlandais, sous la pression des syndicats du pays, a décidé de remiser les mesures d'économies qu'il envisageait pour redresser ses comptes publics. 4 milliards d'économies renvoyées à plus tard. C'est le cas de l'assouplissement envisagé des procédures de licenciement, aux Pays-Bas, ou encore de la réduction des allocations chômage. L'idée est de redonner "confiance" affirme le Premier ministre néérlandais, le libéral Mark Rutte. Les Pays-Bas, fidèle allié de l'Allemagne quand il s'agit de parler de discipline budgétaire, ne devraient pas, du coup, respecter la limite européenne des 3% de déficit, l'année prochaine.Plus profond. La dette publique française, elle, devrait atteindre 94% du PIB, fin 2014, selon "Les Echos" qui révèle au compte -outte, les éléments du programme de stabilité, en Conseil des ministres demain. La dette ne refluerait qu'à partir de 2015.

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