"Evidemment que j'y vais à l'Assemblée générale des actionnaires de Vivendi. Et j'ai bien l'intention de lui dire, une nouvelle fois, ce que je pense de lui!". C'est Didier Cornardeau, le président de l'Association des Petits Porteurs Actifs (les actionnaires individuels) qui parlait, ainsi hier soir. On l'appelait alors qu'il était précisément en train d'éplucher les comptes de Vivendi en vue du rendez-vous, cet après-midi, au Carrousel du Louvre (AG, à 15h30 précises). Cette année encore, pour Jean-René Fourtou, le président du Conseil de surveillance du groupe, ce sera un très mauvais moment à passer: il sait qu'il va être, une nouvelle fois, la cible, d'actionnaires très fâchés, qui ne vont pas se gêner pour le lui dire. Didier Cornardeau prépare, par exemple, un comparatif, "cruel" dit-il, entre la situation de Vivendi, il y a 10 ans (au moment du départ de Jean-Marie Messier, de l'arrivée "en sauveur" à l'époque de Jean-René Fourtou... et la situation d'aujourd'hui. "L'endettement est presque le même, le cours de bourse aussi!". Et puis "le chiffre d'affaires de Vivendi stagne depuis 4/5 ans, la "stratégie, elle, reste illisible". "Ce n'est vraiment pas brillant". "Il est grand de partir, monsieur Fourtou: voilà ce que je vais lui dire!". Jean-René Fourtou est prévenu. Il s'attend aussi à ce qu'on lui rappelle, comme chaque année, qu'il y a 10 ans, en débarquant Jean-Marie Messier, il avait annoncé venir à titre "bénévole", mais que depuis les choses ont bien changé. Certes, il ne touche pas de jetons de présence, mais à la distribution de stock-options, s'ajoute un salaire fixe annuel de 700 mille euros. "Ca fait cher le bénévole" ironisent les petits porteurs qui lui reproche ses errements. Il a, d'abord, mis du temps à fixer une stratégie (Vivendi n'est qu'un conglomérat juxtaposant des "pépites", Canal+, Universal Music, Activision) et aujourd'hui, il n'arrive pas à mettre en place le recentrage décidé sur les contenus: SFR est à vendre, mais ne trouve pas preneur. Comme GVT, l'opérateur brésilien. L'annonce de candidats pour reprendre Maroc Telecom ne suffira pas à calmer les esprits. Autant d'opérations qui permettraient, pourtant, de faire remonter le cours de bourse. Mais comme le dit un proche de la direction de Vivendi (cité par le Monde daté d'aujoud'hui): "à un moment on le surnommait Jean-René "Fourgue-tout", mais, en afit, il n'a pas refourgué grand-chose".
BAL. La Poste va continuer à réduire le nombre de ses boîtes aux lettres. Leur nombre est en baisse constante: au moins 5 mille ont disparu depuis 2010, et le mouvement va se poursuivre. C'est ce que révèle le quotidien Les Echos, ce matin qui s'est procuré le contrat de service public que la Poste s'apprête à signer avec l'Etat. Les syndicats dénoncent des reculs multiplent et une sorte de donnant-donnant: moins de contraintes (pour la Poste), donc moins de financement (de la part de l'Etat). La direction de le Poste conteste cette interprétation. Pour le nombre de boîtes aux lettres, elle précise que la France reste, après la Suède, le pays le plus fourni par habitant.Taux. Avec 36,1% (taux maximum), la France reste le pays européen où l'impôt sur les sociétés est le plus élevé. C'est le constat dressé par la Commission européenne, hier. Partout en Europe, depuis le début de la crise, c'est la TVA qui le plus augmenté.
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