
C'est un objectif qui ne cesse de grimper, et qui pourrait encore "grossir" aujourd'hui, pendant la conférence de presse de François Hollande. Cet objectif, c'est celui des économies à réaliser dans les prochaines années. Finies les hausses d'impôts. "Il n'y en aura plus", jure le gouvernement, "on mise tout sur les "économies... en dépenses" comme on dit à Bercy: 10 milliards, l'année dernière. 15, cette année. 50 milliards encore jusqu'à la fin du quinquennat. Au ministère du Budget, on voulait croire, hier soir, que le Président de la République n'en rajoutera pas, tout à l'heure, mais rien n'est moins sûr parce qu'à la diminution du déficit, à la promesse de baisser (un peu) la pression fiscale, s'est, donc, ajouté depuis le 31 décembre dernier, un " Pacte de responsabilité" qui (on l'a bien compris) passera par une réduction des cotisations patronales. "On a beaucoup parlé des impôts, ces derniers mois, on ne va plus parler que d'économies" jure-t-on, désormais du coté de Bernard Cazeneuve, où on se plait à expliquer que le ministre n'est pas étranger à la tonalité des voeux de Chef de l'Etat, le 31 décembre dernier. "Dépenser moins, mais dépenser mieux", "faire mieux avec moins": on tourne la formule dans tous les sens à Bercy, où on ne veut surtout pas laisser passer l'idée que les économies qui viennent vont mettre à mal notre modèle social. "Au contraire, ces économies vont renforcer les services publics, parce qu'ils seront plus efficaces". Un message que porte aussi la Cour des Comptes. Au cours de l'audience solennelle de rentrée de la Cour, la semaine dernière, à laquelle assistait, justement, Bernard Cazeneuve, avec d'autres ministres, le Premier Président n'a pas dit autre chose. Un brin agacé de constater que ses préconisations ne sont pas plus suivies d'effets, Didier Migaud a redit dans quelle "zone dangereuse" se situe la France (avec sa dette), comment il faut trouver (oui!) un juste équilibre entre l'impérieux redressement des comptes et la croissance et, enfin, combien il existe des marges de manoeuvre pour réduire la dépense publique, citant de nombreux exemples relevés par la Cour, ces derniers mois. "Les efforts doivent porter en priorité absolue, dit-il, sur les régimes de Sécurité Sociale". Mais le Premier Président de la Cour des Comptes prévient: la méthode du "rabot" jusqu'ici utilisée ne suffit plus. Il va falloir assumer ses choix politiques, pour justifier les coupes à venir". Didier Migaud, prononçant son discours, a trouvé les ministres qui l'écoutaient "très attentif et très intéressés".
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Pas contente. Le recul du gouvernement sur les temps partiels fâche la CFDT. Théoriquement en France, depuis le 1er janvier, aucun salarié à temps partiel ne doit travailler moins de 24h par semaine. C'est un acquis social, tiré de l' Accord sur la sécurisation de l'emploi, passé entre les syndicats et le patronat, l'année dernière. On partait de ce constat: 4 millions de salariés, principalement des femmes travaillent à temps partiels, une bonne moitié en dessous de cette limite. Mais, vendredi, constatant que peu d'Accords ont été signés, dans les branches pour mettre en application la mesure, le gouvernement a accordé 6 mois supplémentaires. Jusqu'au 1er juillet. La CGPME a salué la décision, la CFDT, hier, a fait savoir, à l'inverse, son désaccord. La CFDT, dans les services, l'un de secteurs les plus concernés, appelle les parlementaires à ne pas voter ce report "qui encourage, selon elle, les employeurs qui ne respectent pas la Loi".
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