"Mais, elles sont où, les télés chinoises? " C'était hier après midi, sous un soleil de plomb, en cette journée caniculaire. Nous sommes à Arles, Bouches-du-Rhône, dans l'amphithéâtre romain. Et Laurent Fabius, oui, cherche, les caméras. Pas pour lui, mais pour s'assurer qu'elles prennent bien les images de moments uniques, pour qu'elles les diffusent, ensuite, dans toute la Chine. La scène, c'est Li Keqiang, le Premier ministre chinois, dans les ruines romaines, au deuxième jour de sa visite en France. A ce moment précis, c'est le volet "tourisme" qui se joue. Avec cette visite, Laurent Fabius veut montrer à la classe moyenne chinoise que la France ne se résume pas à Paris, au Mont-Saint-Michel et à la Côte d'Azur. L'objectif du gouvernement, aujourd'hui, est d'accueillir, dans les plus brefs délais, cinq millions de touristes chinois par an. Il souhaite aussi que ces touristes consomment plus sur notre territoire, en restant plus longtemps. D'où cette visite, au pas de charge, dans la ville gallo-romaine. quinze minutes au musée antique, sept dans l'amphithéâtre, et une balade, à pied, jusqu'à la mairie, dans un centre-ville d'Arles, vidé par la chaleur et, surtout, les forces de l'ordre, mais qui fera dire quand même au Premier ministre chinois, poli, que cette ville "respire le dynamisme ". Le soir, à Marseille, au Mucem, le musée installé face à la Méditerranée, rebelote: "Amis touristes chinois, venez ici ! Et amis Marseillais, améliorez vos infrastructures " dit Laurent Fabius, avant d'offrir un dîner en honneur de son invité (prime spéciale, au passage, au carpaccio de poulpe, signé Passédat). Lors d'une rencontre avec des chefs d'entreprises français, impliqués en Chine, Li Keqiang s'anime, enfin, à l'évocation de cette série télé chinoise, qui cartonne dans son pays (150 millions de téléspectateurs). Il la regarde et demande, à son producteur français, quand il pourra voir la deuxième saison, en partie tournée à Marseille ! Le matin, le Premier ministre chinois avait souhaité voir déferler, en France, les cargos et les containers, en assistant à la signature d'un contrat chez l'armateur marseillais, CMA CGM. Au total, pour cette visite, la France espère engranger une "trentaine de milliards " de contrats, d'accords de partenariat. Ça a commencé avec les 75 Airbus, annoncés mardi. Nouveau : la France et la Chine ont aussi décidé de s'allier pour conquérir, ensemble, de nouveaux marchés, en Afrique et en Asie.
Grèce. Dans la crise grecque, la BCE se montre conciliante, le FMI nettement moins. La Banque Centrale Européenne, d'abord : elle a maintenu, hier soir, son aide d'urgence aux banques grecques, malgré l'extinction du programme d'aide. En fait, la BCE n'avait pas vraiment le choix, ne pouvait pas endosser la responsabilité d'un effondrement du système bancaire grec, à quatre jours du référendum. Le FMI, de son côté, se montre très réticent à l'idée d'accorder un délai de paiement à Athènes. Ces reports, prévus par ses statuts "n'aident pas les pays en crise ", estime le FMI. À Athènes, le ministre grec des Finances affirme qu'un accord pourra être trouvé rapidement, après le vote de dimanche : "Si on restructure la dette grecque, nous accepterons de prendre des décisions difficiles en échange ", affirme Yanis Varoufakis.
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