Tic tac... (suite)

France Inter
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Norbert Gaillard, c'est la référence française, quand on parle des agences de notation. La preuve: il est l'auteur d'un "Que sais-je?", aux Editions La découverte. Le titre est sobre comme un "Que sais-je?" d'ailleurs: "Les agences de notations". Hier, dans une longue interview accordée au Monde, Nicolas Sarkozy, à son tour, préparait les esprits: "si les agences devaient nous retirer le triple A, explique le Chef de l'Etat, nous affronterions cette situation avec sang froid et calme. Ce serait une difficulté de plus, mais pas insurmontable". Le "trésor national", vanté il y a quelques semaines encore par Alain Minc, passé par pertes et profits. Norbert Gaillard, évidemment, a lu cette interview: elle confirme son impression (et celle de beaucoup d'autres): la dégradation de la France ne fait plus de doute. Le nez dans ses statistiques (un long travail d'analyse des décisions de Standard & Poor's, depuis de nombreuses années), l'expert explique: quand l'agence place une note souveraine sous surveillance négative, dans 70% des cas, elle finit par la dégrader. Dans 30% des situations, elle maintient la note. Le temps, poursuit-il, joue généralement en faveur du pays: plus Standard & Poor's attend pour se décider, moins la dégradation devient certaine. En fait, et toujours selon la statistique, les sanctions tombent, en moyenne, au bout de 45 jours. Dans le cas des pays de la zone euro, et donc de la France, la mise sous surveillance négative datant du 5 décembre, la dégradation devrait intervenir autour du 20 janvier. Mais voilà, Norbert Gaillard ne crois pas, cette fois-ci, en ces propres statistiques. Quand on connaît, comme lui, par coeur le langage des agences, leurs rites, leur manière de préparer les esprits, leur façon d'analyser le marché et d'annoncer les mauvaises nouvelles, on ne peut que conclure, dit-il, que Standard & Poor's s'apprête à agir plus vite qu'à l'accoutumée. On le pousse un peu. Mi-amusé, mi-sérieux (ne prenez pas ce qui suit au pied de la lettre) il poursuit, alors son raisonnement. "Ce ne devrait pas être en semaine. Donc plutôt un vendredi soir. Après la fermeture de Wall Street. Ce ne sera pas la semaine prochaine: faire ça le 23 décembre, à la veille de Noël, ça ne ferait pas sérieux". "Ca pourrait donc être pour ce vendredi soir", conclut-il. Nous verrons.

Gel nucléaire. Areva supprimer des emplois en France. Et geler les salaires! Le groupe nucléaire souhaite réaliser 1 milliard d'économies, par an, d'ici à 2015. Luc Oursel, le patron d'Areva, le confirme ce matin: il va geler les salaires l'année prochaine, dans son entreprise. Les hauts-dirigeants, eux, renoncent à leurs bonus. Contrairement à l'engagement du gouvernement (principal actionnaire), Areva s'apprête également à supprimer des emplois en France. Mille à mille 200 départs "naturels" (retraite ou démission) ne seront pas renouvelés, selon les syndicats. La direction joue sur les mots: "personne ne verra son emploi supprimé en France", dit-elle.25 millions à trouver. L'avenir de SeaFrance, en liquidation judiciaire. C'était la date limite, hier, pour déposer les offres de reprise. Seul reste en lice, le projet des salariés: la transformation en coopérative. Mais il manque 25 millions d'euros pour boucler son financement.En hausse, toujours. L'inflation, en novembre. Publiée à l'instant. Selon l'INSEE, les prix ont progressé en France, le mois dernier, de 0,3%. Soit une hausse de 2,5%, sur un an.

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