Dès l'été dernier, la Cour des Comptes les avait reperées. On en retrouve facilement la trace dans ce qu'on appelé "l'audit des finances publiques", commandé par François Hollande à son arrivée à l'Elysée. Et dont certains, dans la majorité, repochent d'ailleurs qu'il n'ait pas servi à "dramatiser la situation" dès juillet dernier, ce qui aurait éviter le psychodrame, de la rentrée autour du Rapport Gallois. Depuis mardi dernier, cette page s'est tournée. Reste du concret et, donc, ce rapport de la Cour des comptes qui annonçait, début juillet, quelque chose comme 2 milliards d'euros d'impasses dans le budget 2012! 2 milliards d'euros de dépenses de l'Etat non financées. Une partie de ces impasses, écrivait la Cour des Comptes, tient à une "sous-budgétisation chronique" de certains postes. Mercredi, en Conseil des ministres, le gouvernement va donc devoir corriger le tir, en présentant un nouveau projet de Loi de Finances rectificative, sorte de "voiture balai" budgétaire, chargée de trouver, exactement, 2,1 milliards d'euros pour financer certains dérapages, qui étaient donc, si vous me suivez, parfaitement prévisibles. C'est le journal "Les Echos" qui, le premier les détaille, ce matin. Ces dérapages concernent, notamment, la masse salariale de l'Etat, pour presque 600 millions d'euros. Le ministère de la Défense en prend une grande part, notamment en raison du versement des primes accordées lors des opérations extérieures. Mais, et c'est un "classique" du genre, ce sont les dépenses d'intervention, les prestations sociales, qui dérapent le plus, par rapport à la Loi de finances initale: aides au logement, allocation adulte handicapé. Les bourses étudiantes, également. On trouve, encore la hausse de l'enveloppe consacrée aux emplois aidés. Le total, donc, dépasse les 2 milliards d'euros mais le gouvernement l'assure, rien ne sera financé par un déficit supplémentaire. Ce que Bercy va devoir lâcher, contraint et forcé, d'une main, il le reprendra de l'autre. Les ministères qui "dérapent" devront trouver, dans leur propre budget, l'argent qui leur manque. Des crédits gelés vont être définitivement supprimés. Enfin, quelques "bonnes surprises" permettent de boucler ce budget. Et là, Bercy peut dire "merci" à la crise européenne et aux radars. A la crise (en Italie, en Espagne) parce qu'elle permet, par ricochet, à la France de s'endetter moins cher. Et merci aux radars, sur les routes, qui rapportent plus que prévu.
Encore. Le Parlement grec a adopté, cette nuit, un nouveau budget de rigueur, pour l'année prochaine. L'Histoire se répète pour la Grèce depuis 2010: le pays doit adopter des mesures de rigueur drastiques pour éviter la faillite. Et ces mesures semblent le pousser à la faillite! Hier, les députés grecs ont voté un nouveau "paquet" de 9 milliards d'euros d'économies et d'impôts supplémentaires, pour l'année prochaine. Ce vote doit lui assurer, en échange, le versement d'une nouvelle tranche d'aide européenne et internationale. Mais 2013 sera, pour la Grèce, une 6ème année consécutive de récession.Aujourd'hui, à Bruxelles, réunions des ministres des Finances de la zone euro.Toujours. La crise européenne, mais aussi les tensions diplomatiques avec la Chine, font chuter l'économie japonaise. Chiffre publié, ce matin, à Tokyo: le PIB japonais a reculé de 0,9% au dernier trimestre, après 9 mois de croissance.
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