"KELT-9b" : une planète plus chaude que des étoiles

KELT-9b, une exoplanète exceptionnelle à plus d'un titre (image d'illustration)
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KELT-9b, une exoplanète exceptionnelle à plus d'un titre (image d'illustration) ©Getty - 	Kim Westerskov
KELT-9b, une exoplanète exceptionnelle à plus d'un titre (image d'illustration) ©Getty - Kim Westerskov
KELT-9b, une exoplanète exceptionnelle à plus d'un titre (image d'illustration) ©Getty - Kim Westerskov
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KELT-9b est devenue la nouvelle superstar chez les exoplanètes. Pourquoi ? Parce qu'elle est chaude, que dis-je, elle est ULTRA chaude. Plus chaude en fait que la majorité des étoiles dans le ciel.

La planète dont je vais vous parler ce matin possède une température en surface qui dépasse les 4.000 degrés ! 

Elle a été baptisée « KELT-9b », très poétique, et elle se trouve à 650 années-lumière de la terre dans la constellation du Cygne. Le bout du monde puisqu’une année lumière correspond à  9500 milliards de kilomètres… 

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KELT-9b est devenue la nouvelle superstar chez les exoplanètes, qui sont je vous le rappelle des objets qui orbitent autour d’une autre étoile que notre soleil. 

Depuis la découverte de la première exoplanète en 1995, 4000 planètes ont été identifiées, et parmi elle se trouve une diversité de mondes que les astronomes n’avaient pas imaginés. 

Dans le bestiaire cosmique, KELT-9b est le premier spécimen de planète qualifiée d’« ultra chaude ». Cette boule géante gazeuse de deux fois la taille de Jupiter est si extrême que jusqu’à sa découverte l’année dernière, personne n’aurait osé penser qu’un monstre pareil puisse exister. 

Pour quelle raison cette planète est-elle si chaude ?  

Si KELT-9b est si chaude, c'est parce qu'elle orbite très près de son étoile, elle est d'ailleurs tellement collée à son étoile qu’elle en fait le tour en seulement 36 heures. Étoile dont la température est de plus de 10.000 degrés !

Avec une distance 30 fois plus proche que celle de la terre par rapport au soleil, c’est comme si notre soleil nous apparaissait 70 fois plus gros dans le ciel. Imaginez le monstrueux lever du soleil le matin ! 

Cette exoplanète reçoit 45.000 fois l’ensoleillement de la terre ! Avec sa température de surface très élevée, elle est même plus chaude que la majorité des étoiles.

Mais c’est grâce à cette chaleur que les chercheurs de l’Université de Genève et de Berne ont pu détecter pour la première fois dans son atmosphère des métaux lourds sous forme de vapeurs de fer et de titane. 

Et dans une telle fournaise, il se passe des choses qu’on ne voit nulle part ailleurs. Ces éléments sont tellement chauffés par les températures extrêmes que leurs atomes n’arrivent pas à se lier sous formes de molécules. Ils se brisent sous l’effet de la chaleur et forment à la place un gaz de métaux. Les atomes flottent librement. C’est l’objet d’ une publication parue dans Nature il y a quelques jours. 

Quelles sont les opportunités offertes par ces découvertes ? 

Cette découverte permet de comprendre comment se forment et évoluent des planètes aussi exotiques. Les chercheurs, avec ces informations précieuses, bénéficient d’un véritable laboratoire de l’extrême dans le domaine de la physique et de la chimie atmosphérique. 

Et même si la vie sur ces planètes gazeuses est impossible, ces géantes massives nous rappellent que le cosmos est peuplé d’astres d’une infinie variété et que les astronomes ne sont pas au bout de leurs surprises dans leur pêche aux exoplanètes. 

L'équipe