

Il y a quelques jours, le programme des Nations Unies pour l’environnement publiait un rapport alarmant concernant la surexploitation du sable qui après l’eau, est la deuxième ressource la plus utilisée par l’homme. Cette véritable ruée vers le sable est jugée préoccupante.
La consommation annuelle à l’échelle de la planète représenterait 50 milliards de tonnes. Un chiffre qui ne comprend pas que le sable de la plage ou des rivières puisque pour être tout à fait exact, il faut plutôt parler du granulat qui comprend de la roche massive fragmentée en morceaux, du sable et des gravillons. Le granulat entre dans la composition des matériaux destinés à la construction des bâtiments, des routes et du verre.
En 20 ans, l'accroissement de la demande a triplé et c’est l’Asie qui consomme près de 70% du total mondial. Cette véritable ruée vers le sable est jugée comme préoccupante.
Le sable, une ressource pas si abondante ?
Eric Chaumillon (qui est responsable de l’observatoire du Littoral et de l’Environnement) rappelle que nous consommons désormais du sable dans des quantités qui sont plus importantes que ce que la Terre est capable de fournir. On sait que l’homme est devenu le premier facteur d’évolution du paysage devant les forces géologiques ! Or, un grain de sable représente un processus qui prend beaucoup de temps.
Cette ressource à l’échelle de l’homme n’est pas renouvelable.
En France, le prélèvement du sable directement sur les plages est interdit. En revanche, on peut en extraire sur les terrasses des fleuves et en mer, si les études d’impact prouvent que c’est sans conséquence pour les côtes environnantes. Mais les demandes de permis pour aspirer du sable au large des côtes se multiplient et de nombreux collectifs luttent contre ces projets d’extraction en raison des risques pour le littoral et la biodiversité.
Dans de nombreux pays comme le Maroc, les Emirats Arabes Unis ou le Bénin, le sable est directement prélevé sur la plage. Très mauvaise idée puisque cela annule l’effet de barrière protectrice contre les vagues et les tempêtes. Une défense naturelle qui n’agit plus sur les inondations côtières.
A l’heure où l’on parle tant de l’élévation du niveau des mers, il faudrait au contraire laisser les sédiments arriver sur la côte pour se protéger.
Que préconise le rapport de l’ONU ?
D’abord de mettre en place des réglementations internationales car les cadres juridiques nationaux ne sont pas suffisants.
Trouver ensuite de nouvelles options pour ne plus faire appel au tout béton. Cela peut déjà commencer en arrêtant de construire des routes, des immeubles vides ou des aéroports qui ne servent à rien.
Faire appel à des matériaux de substitution et faire de l’économie circulaire en réutilisant les déchets de l’industrie. En Allemagne, 87% des déchets de granulat sont recyclés.
Mais l’urbanisation galopante des pays émergents ne laisse rien présager de bon pour l’avenir et certains pays ont déjà vu localement leurs plages complètement disparaître.
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