La découverte d’un très vieux fromage... au sein d’un tombeau égyptien

Fouilles archéologiques en Egypte (image d'illustration)
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Fouilles archéologiques en Egypte (image d'illustration) ©Maxppp - Gehad Hamdy / Photoshot
Fouilles archéologiques en Egypte (image d'illustration) ©Maxppp - Gehad Hamdy / Photoshot
Fouilles archéologiques en Egypte (image d'illustration) ©Maxppp - Gehad Hamdy / Photoshot
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Il y a quelques jours, on apprenait que des archéologues italiens avaient mis au jour dans une jarre découverte au sein d’un tombeau égyptien, des traces blanchâtres signalant la présence de fromage conservé depuis… 3.200 ans ! À l’époque on partait pour la vie éternelle avec son morceau de fromage…

Après analyse de la substance, les chercheurs ont pu déterminer que ce fromage avait été fabriqué à partir d’un mélange de lait de vache et de chèvre.

Outre la présence de l’aliment, les scientifiques ont également détecté le vestige d’une bactérie mortelle : la brucella melitensis qui provoque la brucellose ovine.

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On consommait donc du fromage, il y a plus de 3.000 ans… 

Et même bien avant, puisqu’en 2012 une étude publiée dans Nature révélait que des fragments de faisselles en céramique retrouvées en Pologne avaient servi à produire des fromages il y a plus de 7.000 ans. Ce sont les plus anciennes traces archéologiques de fabrication de cet aliment. 

L’archéozoologue Jean Denis Vigne de son côté, a montré  avec ses équipes du CNRS et du Muséum que les hommes préhistoriques ont consommé des produits dérivés du lait lorsqu’ils ont commencé à exploiter les mammifères susceptibles d’être traits comme les vaches, les moutons, les chèvres, les ânes ou les chameaux. Ce sont les premiers élevages entre 1.1000 et 6.000 ans selon les régions du monde. 

La consommation de produits laitiers, une des innovations majeures pour ces sociétés du néolithique

Pour deux raisons : 

  1. Les produits laitiers ont permis aux sociétés sédentaires de stocker de la nourriture avec des modes de conservation très bien maîtrisés. On trouvait à cette époque non seulement du fromage, mais aussi du beurre et des yaourts. 
  2. C’est que la transformation du lait liquide en produits dérivés rend le lait beaucoup plus digeste. 

Lorsque nous naissons, nous sommes doté d’une enzyme, la lactase, qui nous permet de digérer le sucre du lait maternel. Mais après le sevrage, cette enzyme décroit sensiblement au point de provoquer des dysfonctionnements intestinaux. Nos ancêtres du néolithique l’avaient déjà bien compris et ont donc transformé le lait pour pouvoir le consommer. 

Aujourd’hui nous ne sommes pas tous égaux face au lait liquide. Dans les pays du Nord de l’Europe ou chez les Peuls et les Massaï en Afrique, 70 à 80% de la population continue à produire la lactase à l’âge adulte. Ailleurs dans le monde, cette capacité à digérer le lait chute drastiquement et  n’est présente que chez 10 à 15% des personnes comme en France ou en Méditerranée. Et les chercheurs ne comprennent toujours pas pourquoi.

Morale de l’histoire : 

Un morceau de fromage fait avec du lait de vieille bique vaudra toujours mieux qu’un grand verre de lait de vache. 

L'équipe