Ces prix sont à la science, ce que les Oscar sont au cinéma : le prix des Prix, le graal de la récompense, le couronnement d’une carrière.
La différence majeure entre les Oscars et les Nobels étant la quantité de Botox injectée dans le visage des heureux récipiendaires. Pratique encore marginale chez les génies du tube à essai.
Quel chercheur devant sa paillasse, n’a pas rêvé un jour recevoir « le coup de fil » en provenance de Suède, lui annonçant qu’il est l’heureux élu et que son nom brillera désormais en lettre d’or au firmament de la science.
Des bruits courent même que l’automne venu, certains scientifiques fébriles pris de mouvements incontrôlés, se mettent à tourner en rond comme des souris de laboratoire, sursautant à chaque sonnerie de téléphone, pensant que c’est « la » nouvelle qu’on vient leur annoncer. Les psychiatres appellent cela, l’autre syndrome de Stockholm.
NICOLAS : Et ce prix existe depuis longtemps Mathieu ?
MATHIEU : Tout a commencé en 1901 et l’on doit cette récompense à Alfred Nobel qui avait bien des choses à se faire pardonner.
Richissime industriel suédois, il est l’inventeur de la dynamite. Expérimentateur passionné, il s’est illustré par un grand nombre d’accidents ballots lors de manipulations de nitroglycérine. L’explosion de son usine, envoyant son propre frère reposer en paix. En 1879 Nobel débarque à Paris avec ses munitions sous le bras et fait construire un grand laboratoire où il invente toute une gamme de joyeux explosifs.
Et c’est un journal français qui change le cours des choses en publiant prématurément sa nécrologie.On peut y lire cette phrase assassine :
Le marchand de la mort est mort
Alfred Nobel, piqué au vif rédige illico presto un testament et lègue sa fortune pour la création de cinq prix en chimie, physique, médecine, paix et littérature assurant dans le même temps aux lauréats, une retraite confortable loin des considérations bassement matérielles.
NICOLAS : Et donc pas de Nobel en mathématiques ?
Mathieu : Non ! Etrange en effet que la reine des disciplines scientifiques ne soit pas récompensée. La petite histoire raconte que Nobel s’est vengé de sa petite amie qui aurait batifolé avec un savant, amateur de jolies femmes et de théorèmes. Mais cette anecdote digne d’un roman de Barbara Cartland est à jeter aux oubliettes, Nobel préférant semble t-il simplement les sciences appliquées.
Les français ont remporté 7% du total des prix attribués et c’est la famille Joliot Curie qui décroche le pompon avec trois Nobel, Marie Curie l’ayant reçu deux fois à elle seule. C’est en littérature que la France est la mieux dotée avec 15 lauréats. Nous aurions pu en avoir 16 si Jean-Paul Sartre ne l’avait pas refusé en 64.
Ce matin c’est le Nobel de médecine qui sera annoncé et demain pour la physique, il se murmure que les Ondes gravitationnelles pourraient bien être distinguées
Mais prudence car des Dieux Suédois du Nobel n’en font qu’à leur tête.
NICOLAS : Cet après-midi à 14h dans la tête au carré Mathieu ?
Mathieu : Un dossier consacré à la médecine humanitaire.
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