

Depuis plusieurs décennies maintenant les biologistes ont compris que les plantes n’étaient pas des potiches immobiles et sans réactions. Bien au contraire, toutes les plantes sans exception réagissent physiologiquement au contact. Celui du vent, des animaux, ou encore le nôtre…
Prenez par exemple la Sensitive, le célèbre Mimosa Pudica qui possède des feuilles qui, dès qu’on les touche, se rétractent en une fraction de seconde. Et bien en réalité toutes les plantes, même si on ne le voit pas, ressentent les stimuli extérieurs avec la même sensibilité.
Bruno Moulia qui est directeur de recherche à l’INRA rappelle que les plantes sont douées de sens, qu’elles perçoivent très bien le monde qui les entoure et qu’elles savent apporter des réponses parfaitement adaptées aux événements qui surviennent.
Quels sont les type de stimuli qui les font réagir ?
Le vent par exemple, auquel elles sont exposées en permanence et qui peut potentiellement représenter un danger pour elles en les arrachant du sol. Une étude réalisée par l’équipe de Bruno Moulia sur des hêtres a montré que ces arbres perçoivent le vent au point de modifier leur croissance pour s’y adapter. C’est un peu comme le mât d’un voilier qui doit s’ajuster à la force des rafales. La plante anticipe la tempête qui pourrait s’abattre sur elle en adaptant sa sensibilité aux conditions environnantes.
Un autre stimuli est celui des animaux qui s’approchent pour la consommer. La plante ressent par exemple la langue d’une vache qui vient la brouter ou le grignotage d’une chenille et elle peut analyser immédiatement la situation pour déclencher des stratégies de défenses et faire face à l’ennemi. Parmi ces armes de dissuasion, les plantes peuvent produire des molécules chimiques surpuissantes et anti-digestives.
C’est ainsi que dans les années 1980 en Afrique du Sud des acacias ont décimé des populations de koudous, des antilopes, qui devenaient trop envahissantes et qui menaçaient leur survie. En moins de deux heures, la plante avait alors sécrété un taux exceptionnel de tanin mortel contre les ruminants ! Et plus incroyable encore, des acacias situés à plusieurs mètres de là en ont fait autant. Ils s’étaient passé le message d’alerte d’un arbre à l’autre !
Les plantes n’apprécient pas d’être approchées de trop près…
Et elles savent le faire savoir. Récemment une étude australienne a montré que pour se défendre avec autant d’efficacité les plantes peuvent arrêter leur croissance. En étudiant une petite plante annuelle, l’Arabette des Dames, ils ont calculé qu’en cas de toucher répété par un simple pinceau, la plante pouvait réduire sa croissance de 30% afin de puiser toute l’énergie nécessaire dans ses cellules pour réagir.
En conclusion, méfiez-vous de votre ficus qui vous perçoit et qui peut ressentir vos moindres mouvements.
En vous approchant de trop près vous pourriez déclenchez ses foudres et être anéanti comme une antilope africaine.
Les plantes sont sensibles, vous en avez la preuve …
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