Selon une enquête de 2016 de l’institut de veille sanitaire, quatre enfants sur dix ne jouent jamais dehors pendant la semaine. Et cette "extinction de l’expérience de nature" n'est pas sans conséquences sur leur santé physique et psychologique… Quelles solutions pour changer cela ?
L’histoire se déroule près de Grenoble : Caroline Guy anime un centre de vacances qui appartient à la ville de Montreuil en Seine Saint Denis. Dans le cadre d’un atelier de relaxation, elle demande à un petit groupe d’enfants de 11 ans de se déchausser pour marcher sur la pelouse. La réaction est unanime : personne ne veut avoir les pieds nus dans l’herbe parce que c’est dégoûtant et qu’il y a des bêtes.
Seule une jeune fille tente finalement l’expérience. C’était la première fois de sa vie et elle trouve cela génial.
Voilà ce qu’écrivait la journaliste Moïna Fauchier Delavigne dans un article du Monde intitulé « On a coupé les enfants de la nature ».
Selon une enquête de 2016 de l’institut de veille sanitaire, quatre enfants sur dix ne jouent jamais dehors pendant la semaine. Et c’est pire pour les petits Franciliens.
Quatre enfants sur dix ne jouent jamais dehors pendant la semaine
Car tout retient aujourd’hui les enfants à l’intérieur : l’attrait des écrans, les emplois du temps surchargés et la peur de l’insécurité.
Dès les années 1970, des écologues mettent en garde contre ce qu’ils appellent « l’extinction de l’expérience de nature ».
Quelles sont les conséquences de cette sédentarité ?
Les enfants souffrent de plus en plus de déficiences psychiques mais aussi motrices et cognitives. Les cas d’obésité flambent tout comme l’hypertension, la dépression et les troubles du comportement.
Mais à l’inverse, les études qui s’intéressent à l’impact d’un environnement naturel sur la santé des enfants, montrent une réduction de l’anxiété et de l’hyperactivité, une augmentation de l’attention et de la concentration et des effets notables sur la mémoire. La raison de ces bénéfices est simple à comprendre : parce qu’ils sollicitent moins l’attention, les environnements naturels nous permettent au contraire de reconstruire nos ressources cognitives et attentionnelles.
La nature a donc un effet protecteur qui apaise et qui procure un sentiment de bien-être. Et à l’heure où plus de la moitié de la planète vit en milieu urbain, ces études sonnent comme un signal d’alarme.
Comment on organise une éducation buissonnière ?
Il faut évidemment multiplier les sorties à l’extérieur et de nombreux professeurs des écoles y sont largement sensibles.
Mais l’éducation buissonnière peut aller encore plus loin comme au Danemark où sont nées les écoles en forêt. Au lieu d’être en classe, les enfants de maternelle passent leurs journées dans un environnement naturel tout au long de l’année.
Le Danemark compte aujourd’hui 700 maternelles qui pratiquent la « Forest school » et ces écoles à ciel ouvert se multiplient partout dans le monde. La France commence timidement avec trois écoles à Chantemerle (en Charente), Cluny et Annecy.
Et on pourrait s’y mettre nous aussi à France Inter. Une petit 7/9 les pieds nus dans l’herbe... Le rêve !
En attendant Moïna Faucher Delavigne publie L’enfant dans la nature et elle sera l’invitée de la Terre au carré cet après-midi.
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