

… Ou plus exactement, elles sont capables d'entendre le bourdonnement des abeilles et des papillons de nuit qui passent à proximité (et elles produisent en conséquence un nectar plus sucré). Dans cette histoire, c’est le pétale qui est un peu "l’oreille" de la plante.
Ce sont des chercheurs de l’université de Tel-Aviv en Israël qui l’affirment, dans une étude sortie il y a quelques semaines, et qui a fait le buzz sur BioRxiv où elle a été prépubliée : les fleurs ont des oreilles !
Les scientifiques affirment que les plantes peuvent entendre le bourdonnement des abeilles et des papillons de nuit qui passent à proximité et produire en conséquence un nectar plus sucré pour les attirer. C’est en étudiant les œnothères, plantes herbacées connues aussi sous le nom d’onagre, qu’ils ont pu observer le phénomène.
Les chercheurs ont diffusé à cette plante des enregistrements de vols d’insectes volants et trois minutes plus tard seulement, le taux de sucre dans le nectar était passé de 16% à environ 20%. Les fleurs vibraient en réaction aux bruits des abeilles et des papillons.
À une époque où l’anthropomorphisme est très répandu et où l’on met l’intelligence dans la nature à toutes les sauces, la proposition pourrait sembler quelque peu tape-à-l'oeil . Et pourtant, selon le généticien, François Parcy, généticien au Laboratoire CNRS de physiologie cellulaire et végétale de Grenoble, si l’on définit la capacité d’entendre par la perception de vibrations dans l’air, cette étude montre de façon convaincante qu’effectivement, les plantes sont tout à fait capables de ressentir les contraintes physiques de leur environnement.
Les fleurs ont des "oreilles"… et des "yeux" !
Et dans cette histoire, c’est le pétale qui est un peu l’oreille de la plante : même si, bien sûr, les plantes ne sont pas dotées de sens comme les nôtres, elles ont quand même des capacités qui s’en approchent. Et cela rappelle beaucoup de précédents travaux qui ont été fait sur la vision. Personne ne pense que les plantes ont des yeux et pourtant avec leurs photorécepteurs répartis sur l’ensemble de leur surface, elles sont capables de percevoir l’intensité, la direction et les longueurs d’ondes pour détecter les sources de lumière autour d’elles.
Faites le test avec vos plantes d’appartement placées près d’une fenêtre, elles peuvent faire un mouvement réflexe pour se tourner vers la lumière.
Pour l’audition c’est la même chose, les plantes ont développé une forme très rudimentaire de perception des signaux sonores et ce sont les pétales qui sont les organes récepteurs.
Et d’ailleurs, lorsque les scientifiques ont enlevé les pétales des fleurs, aucun changement du taux de sucre dans le nectar n’a été observé, comme si la fleur n’entendait plus les insectes autour d’elle.
Qu’est-ce que les scientifiques peuvent en conclure ?
La conclusion est que la perception des vibrations acoustiques des insectes pourrait donner aux fleurs un avantage évolutif en incitant les pollinisateurs à revenir vers elles grâce à la production de sucre dans le nectar. Cette parade pourrait permettre également aux plantes d’augmenter les chances de disséminer leur pollen dans la nature.
Une preuve supplémentaire que les fleurs sont d’incroyables séductrices capables de tout pour se répandre.
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