Ce matin dans l’édito carré, la question des tests de dépistage du Covid-19
« Testez, testez, testez ». Le 16 mars dernier, le chef de l’OMS, l'Organisation mondiale de la santé, appelait tous les pays à accentuer les programmes de dépistage de la population et à effectuer "un test pour chaque cas suspect" de coronavirus. Un mois plus tard, nous en sommes toujours très loin puisque la France ne teste pour le moment que les cas graves alors que d’autres pays, comme l’Allemagne ou la Corée du Sud, ont testé massivement leur population.
Le ministre de la Santé précisait hier soir que pour l’instant « environ 25000 tests étaient réalisés chaque jour » en France ce qui reste encore très faible comparé à d’autres pays.
Et quel sont les différents tests dont nous disposons actuellement ?
Il en existe principalement deux types aujourd’hui pour lutter contre la pandémie : le premier est un test virologique, le PCR. Il consiste à effectuer un frottis nasal pour prélever des sécrétions et détecter si le matériel génétique du virus est présent ou pas. Ce test est relativement rapide (quelques heures) et il est pratiqué sur des personnes présentant des symptômes et risquant donc de transmettre le virus.
La seconde catégorie concerne les tests sérologiques qui permettent de savoir, à partir d’un prélèvement sanguin, si l’on a été en contact avec le virus au cours des semaines précédentes. Ces tests ne permettent donc pas de faire un diagnostic précoce de l’infection puisque la production d’anticorps spécifiques par le système immunitaire prend un certain temps qui peut varier de quelques jours à quelques semaines. Ces tests sont encore en cours de développement et de validation.
Et est-ce que ces deux types de tests sont fiables ?
Des doutes subsistent encore. On se souvient de Julie, cette jeune fille de 16 ans qui avait été testée négative deux fois au Covid-19 et qui est pourtant décédée de la maladie. Son décès avait mis en lumière le manque de fiabilité des tests.
Sur 100 patients testés négatifs, il est probable que 30% d’entre eux soient en réalité infectés par le virus.
Cela ne veut donc pas dire que le test n’est pas bon, mais que le virus a probablement été cherché au mauvais endroit dans les voies respiratoires lors du prélèvement.
Les résultats faussement négatifs sont les plus à redouter car ils vont rassurer les personnes à tort en pensant qu’elles ne portent pas le virus en risquant d’en contaminer d’autres.
Quant aux tests sérologiques, ils ne font pas consensus non plus. Le fait d’avoir développé des anticorps n’est pas une garantie absolue de protection puisque l’on voit cas de récidive chez des personnes qui ont déjà eu une première infection.
La question des tests est donc complexe et pourtant l’on sait, qu’aucune sortie du dispositif de confinement ne pourra être envisagée sérieusement sans leur généralisation. L’exécutif annonçait hier soir « souhaiter être en mesure de faire 500 000 tests par semaine au moment du déconfinement le 11 mai ». .
Nous y reviendrons cet après-midi dans Le virus au carré.
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