Les tribulations d'une météorite martienne

Soleil sur mars
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Soleil sur mars ©Getty - 	Stocktrek Images
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Venue de Mars, elle va y retourner. Une idée humaine qui tient du symbole mais qui peut faire oeuvre de pédagogie et qui sert surtout la science.

Il était une fois  une météorite martienne très très vieille, au moins 4 milliards d'années. Arrachée à la planète rouge, elle a divagué dans l'espace jusqu'à tomber un jour dans le Sahara. Comme elle était très noire sur le sable, quelqu'un l'a vue et l'a ramassée. Il l'a vendue sur un marché marocain. Un collectionneur français l'a achetée. Il l'a ensuite revendue aux Toulousains de la cité de l'Espace. A peine le temps de l'admirer, de l'envoyer à Paris au muséum pour qu'une spécialiste ( Brigitte Zanda) certifie qu’elle était très rare et venait bien de Mars qu'elle repartait… Vers l'espace mais  pas très loin... 400 km d'altitude dans la station spatiale internationale dans les bagages de Thomas Pesquet.  Six mois plus tard, la voici revenue sur terre avec l'astronaute et à Toulouse où elle est, de nouveau, passée entre les mains de scientifiques...

Et c'est l'un d'eux, Sylvestre Maurice , astrophysicien au CNRS qui a eu l'idée de la renvoyer à la maison... Elle partira dans 2 ans, à bord du robot Mars 2020 de la NASA, une sorte de Curiosity 2.

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L'atmosphère terrestre traversée 4 fois, l'atmosphère martienne 2 fois!

Au final, ce petit caillou aura donc traversé 4 fois l'atmosphère terrestre et 2 fois l'atmosphère martienne.... Il s'agit là d'un symbole qui se double d'un intérêt scientifique. Le morceau de 5 grammes a été coupé en trois. Le premier  va rester en exposition à Toulouse, le deuxième a été offert à Thomas Pesquet et le troisième,  1,3 millimètre d'épaisseur sur 1 cm de long,  va servir au calibrage de Supercam.  Supercam c'est le laser fabriqué par l' Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie. Il est une sorte de Chemcam 2, un grand frère plus performant de l'actuel instrument qui, à bord de Curiosity, analyse le sol martien. En pointant vers des cailloux choisis à distance, le laser en donne la composition chimique. Et la météorite martienne  sert, avec 24 autres pierres à bord à la calibration de l'instrument. La roche extraterrestre côtoie d'autres pierres, pures ou mélangées. Certaines ont été frittées, c'est à dire réduites en poudre puis compactées pour former des pastilles qui serviront en permanence à l'étalonnage. Régulièrement, et singulièrement après l'atterrissage du robot , le laser a besoin d'être réglé. Les analyses qui seront faites serviront en préfiguration de la mission suivante: le retour d'échantillon. Si l'on doit collecter sur place des cailloux martiens, autant savoir lesquels sont les plus intéressants pour répondre à la question: la vie a t-elle existé dans le passé sur la planète rouge ? 

Pour en savoir plus, l'exposition Météorites, entre ciel et terre, se poursuit jusqu'au 10 juin au Muséum National d'Histoire Naturelle