C'est une tendance qui marche très fort en ce moment : les enterrements "zéro déchets". La formule peut vous sembler triviale et pourtant de plus en plus de personnes réclament des funérailles écologiques. Car être écolo toute sa vie c’est bien mais le rester à tout jamais c’est beaucoup mieux !
Et après Niort, c’est le cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine qui a inauguré la semaine dernière un espace funéraire écolo : imaginez une prairie de 1500 mètres carrés entourée d’arbustes et destinée aux inhumations en pleine terre. Aucun monument n’est construit en surface, seules des stèles en bois permettent d’identifier discrètement les sépultures.
Pour une mort respectueuse de l’environnement, toutes les phases funéraires doivent être respectées
Du choix du cercueil composé impérativement de bois issus d’essences locales, à l’habillage du défunt - uniquement des fibres naturelles - en passant par l’absence de produits chimiques pour la conservation des corps. Le formol au placard ! Et même les employés s’engagent en creusant les tombes manuellement pour limiter la consommation énergétique.
Rien n’est donc laissé au hasard… Et à juste titre puisqu’une étude mandatée par la Fondation des services funéraires de la ville de Paris, indique qu’entre le cercueil, l’entretien de la tombe et du cimetière, l’inhumation génère 833 kg de CO2 - ce qui représente 11 % des émissions d’un Français sur un an. Et ces chiffres ne tiennent pas compte de la pollution des sols liée aux produits chimiques utilisés pour conserver le corps du défunt.
Alternatives pour rendre la mort plus verte
Il existe de nombreuses alternatives à travers le monde, (mais la plupart ne sont pas légales pour l’instant en France), comme la promession : une méthode inventée par une biologiste suédoise qui consiste à plonger le corps d’une personne dans de l’azote liquide. Le corps refroidi à -196 °C, devient friable et permet d’obtenir une poudre pouvant fertiliser les sols. Tout à fait indiqué pour se transformer en rhododendrons ou en cadavre exquis.
De plus en plus de voix revendiquent aussi le droit de pouvoir devenir du compost : on appelle cela l’humusation. Mais ce mode de sépulture est interdit chez nous. Il vous faudra aller dans l’Etat de Washington pour en bénéficier et partager un petit bout de terre avec les lombrics.
Les pratiques sont radicalement en train de changer…
Le naturel revient au galop et dans les cimetières les fleurs artificielles font très mauvais genre. Même les corbillards font leur transition écologique avec de plus en plus de voitures hydriques et électriques.
Le secteur est en plein boom et les funérailles éco-responsables ont du succès aussi en raison de l’aspect souvent plus économique de leurs prestations.
Bientôt d'autres cimetières écologiques devraient faire leur apparition dans la région Île-de-France, à Thiais, Bagneux et Pantin.
Camille Crosnier est allée enquêter sur le sujet elle nous en parlera cet après-midi dans la Terre au Carré…
L'équipe
- Production
- Chronique