Mathieu au menu de votre édito carré ce matin : physique quantique et ratatouille !
Et oui Nicolas car depuis qu’on a appris cette semaine qu’un agriculteur des Bouches-du-Rhône avait sauvé ses courgettes malades grâce à la musique, j’ai voulu en savoir plus sur cette méthode peu orthodoxe.
Et je suis tombé sur les travaux d’un physicien, Joël Sternheimer, qui étudie depuis les années 60 le lien entre la synthèse des protéines, la musique, et la croissance des plantes.
En travaillant sur la masse des particules et en proposant une théorie alternative à la physique quantique, Sternheimer a découvert que les acides aminés des plantes produisaient des vibrations sonores. Il s’est donc mis à composer des partitions qui associent une note à chacun des acides aminés. Il créé ainsi « La protéodie » la musique des protéines, et monte en 2008 la société Génodics pour sauver les concombres et les endives en détresse.
Ecouter par exemple cette mélodie diffusée à des tomates pour repousser les attaques d’un virus.
Extrait
C’est beau Nicolas hein, on dirait André Manoukian au piano dans un champ de cucurbitacées !
Mais est-ce que cela fonctionne vraiment Mathieu ?
Et bien à en croire la centaine de viticulteurs ou de maraîchers qui a déjà fait appel à la génodique, cette technique qui stimule les gènes de la plante ; les résultats seraient très satisfaisants sur les pieds de vignes, les oignons, les tomates ou les courgettes avec même parfois des résultats spectaculaires.
Le problème c’est qu’aucune revue scientifique n’a jamais accepté de publier cette théorie des « ondes d’échelle » et nombreux sont les scientifiques qui considèrent la génodique comme une vaste fumisterie. Parmi les arguments dénonçant cette pseudo-science : l’invraisemblance des faits qui ne s’appuient sur aucune vérification expérimentale.
Aucun scientifique ne s’est intéressé à cette technique ?
et bien les choses commencent à bouger et des tests sont en cours au sein de l’Université de Cergy Pontoise pour vérifier cette hypothèse de la mélodie des protéines.
Le chercheur Olivier Gallet spécialiste en biologie végétale a mis en place un protocole avec ses étudiants de 3 ème année pour tenter une preuve de concept. Et ils ont choisi les petits pois pour mesurer leur capacité d’adaptation au stress hydrique. Les données sont en train d’être analysées et devraient faire l’objet d’une publication. Mais selon Olivier Gallet, les premiers résultats semblent déjà montrer un effet significatif de la résistance de la légumineuse face à la sécheresse. Le petit pois serait donc lui sensible à la musique !
Du côté de l’INRA le physicien Bruno Moulia qui mène des études sur la perception des sons par les plantes, se dit prêt à entamer à son tour des recherches pour valider ou pas cette méthode.
En attendant si vous avez des légumes dépressifs dans votre jardin, vous pouvez aussi faire appel à André qui entre deux concerts de sa tournée « jazz et raclette » se fera un plaisir de venir jouer pour vos courgettes en difficulté !
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