

Un projet d’envergure jette les bases d’une discipline inédite : l’étude de la connerie. Dans un livre qui paraît, des scientifiques s’attaquent donc au phénomène pour le comprendre et tenter de le combattre. Le sujet aurait pu être grossier et racoleur, il est drôle et instructif.
Il est précisé dans la typologie des cons, s’il existe des formes d’intelligences multiples, on trouve aussi une très belle variété de connerie. Vous découvrirez ainsi pourquoi des gens très intelligents croient à des inepties, vous saurez si la connerie varie selon les cultures ou pourquoi nous consommons comme des cons.
Le neurologue Pierre Lemarquis, dans un chapitre sur la connerie dans le cerveau, écrit que si nous sommes tous des cons en puissance, certains courent quand même plus de risque que d’autres.
La sclérose cérébrale guette en effet toute personne oisive ne s’astreignant pas à une vie culturelle ou sociale active et prédispose, si l’on échappe à Alzheimer, à devenir un vieux con.
Précision rassurante, le niveau intellectuel n’est pas discriminatif et la connerie sévit autant chez les Nobel que chez votre compagnon de comptoir.
Esquisse du portrait robot du con
Le philosophe Aaron James décrit un individu s’accordant des avantages particuliers dans la vie sociale et se sentant immunisé contre les reproches. L’exemple typique est le connard qui ignore la file d’attente.
Au cours de l’évolution les cons se sont très bien adaptés à leur milieu. Un succès reproductif qui a dû se jouer chez les primates dans les comportements de dominations masculines et les jeux de pouvoirs afin de se maintenir au sommet.
Donald Trump, con célèbre
Je peux même vous livrer ce matin le nom du plus grand d’entre eux. Le con suprême ! Il s’agirait selon le philosophe Aaron James de Donald Trump qualifié aussi de « uber-connard ». Trump qui inspire le respect pour sa maîtrise du sujet et qui est passé maître dans l’art d'enchaîner connerie sur connerie avec un aplomb qui force l’admiration.
Pas de con au travail
Pour le psychologue Robert Sutton enfin, il y a une règle fondamentale à respecter c’est : « pas de con à bord ». Avant d’embaucher un collaborateur au CV aussi brillant soit-il, s’assurer d’abord qu’il n’est pas un sale con. La connerie narcissique dans l’univers du travail est un véritable fléau. Les cons sont toxiques il faut s’en préserver car toute transaction avec l’un d’eux pourrait vous mener conjointement au naufrage.
► Psychologie de la connerie, dirigé par Jean François Marmion vient de sortir aux éditions Sciences Humaines. Un livre à offrir ou à glisser subrepticement dans une boite aux lettres si vous avez un message à faire passer.
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