Quand la science se penche sur la musique metal…

Amateur de musique metal lors du Hellfest 2018
Amateur de musique metal lors du Hellfest 2018 ©AFP - Loïc Venance
Amateur de musique metal lors du Hellfest 2018 ©AFP - Loïc Venance
Amateur de musique metal lors du Hellfest 2018 ©AFP - Loïc Venance
Publicité

Figurez-vous qu’en juin prochain la ville de Nantes accueille le congrès mondial des études metal. Car oui, ce genre musical est un objet de science. Il s’inscrit dans un champ de recherche international : le "metal studies".

Les toutes premières publications sur le sujet remontent à la fin des années 1970. Des psychologues et des médecins s’intéressent surtout à l’époque aux pathologies ou aux séquelles chez les personnes soumises à cette musique de façon prolongée. Mais aujourd’hui les choses ont bien changé et on assiste plutôt à l’effet inverse avec des travaux mettant en lumière l’aspect positif du metal. Car contrairement à l’image véhiculée par les stéréotypes, les fans de cette musique seraient doux comme des agneaux, intelligents et emphatiques. 

Les scientifiques qui s’intéressent à la culture metal sont beaucoup plus nombreux aujourd’hui et il vont venir du monde entier à Nantes pour discuter sur la sociologie, l’histoire ou la psychologie du metal. Mais il y a du chemin à parcourir. 

Publicité

Le sociologue Gérôme Guibert rappelle que dans les enquêtes réalisées sur les pratiques culturelles des français, le metal arrive largement en tête des musiques les plus détestées. 

Et pourtant de plus en plus de monde en écoute aujourd’hui. En 2006 a lieu pour la première fois en France le Hellfest un festival de grande envergure dédié aux musiques extrêmes. La foule est au rendez-vous, le metal devient beaucoup plus visible et prend de l’importance dans l’espace public malgré les cris d’orfraie poussés par une Christine Boutin dénonçant une culture de la mort ou un Philippe de Villiers évoquant le satanisme. 

Mais quel ne fut pas la surprise de constater que les metalleux n’étaient pas plus violents que les autres et qu’ils savaient parfaitement s’autogérer. Les enquêtes en psychologie montrent que malgré la violence représentée dans les textes et dans les images, les fans de metal seraient moins déprimés que les autres et mieux insérés dans la société. La musique devant sans doute faire office d’exutoire.

Aujourd’hui le metal s’est ouvert à un public plus large et avec lui de nouveaux sujets de réflexion émergent pour dépasser l’image d’une culture occidentale, masculine et hétérosexuelle. Un courant féministe et queer se développe par exemple au sein de la communauté pour engager des débats sur la place des femmes et des minorités sexuelles. 

Et la science n’élude aucune question. Elle s’est intéressée par exemple au rituel du headbanging cette pratique qui consiste à secouer puissamment la chevelure pour accéder à une sorte de transe. Attention cependant aux étourdissements ou aux lésions cervicales au-delà d’un certain nombre de battements de tête par minute. 

Si vous n’avez pas peur de plonger dans les flammes de l’enfer, le congrès mondial des études metal aura lieu à Nantes en juin prochain juste avant le festival Hellfest qui se tiendra à quelques kilomètres à Clisson.