Réchauffement climatique : les premières prévisions ont plus d'un siècle

Oui et si aujourd’hui, plus une journée ne passe sans que la question climatique soit évoquée dans les médias, il a fallu très longtemps avant que le sujet ne suscite l’intérêt. 

Selon l’historien du climat Emmanuel Garnier, directeur de recherche CNRS, c’est au XIXe siècle que cette histoire commence avec le mathématicien et physicien français Joseph Fourier et ses travaux sur la diffusion de la chaleur. En 1824 il propose une théorie selon laquelle les gaz de l'atmosphère terrestre augmentent la température à sa surface : c'est une première ébauche de l'effet de serre. Il sera d’ailleurs considéré comme son découvreur. Mais à cette époque, personne n’envisage le risque climatique à venir d’autant que la tendance est au refroidissement planétaire. En 1896, arrive un chimiste suédois Svante Arrhenius s’intéresse pour la première fois au rôle du gaz carbonique dans l’effet de serre. Et il donne le tournis aux scientifiques en prédisant que les activités industrielles pourraient faire monter les températures de plusieurs degrés. Mais ses résultats n’intéressent personne. 

Il faut attendre l’ingénieur et météorologue britannique Guy Callendar pour qu’en 1938 une corrélation soit faite entre la hausse des températures observées depuis la révolution industrielle et la combustion du charbon. Mais ces résultats sont plutôt perçus comme une bonne nouvelle dans ce contexte où la peur du refroidissement global fait toujours la Une des journaux.

Et à quel moment la crainte d’un réchauffement va-t-elle l’emporter sur la peur du froid ? 

Et bien dans les années 1970 même si c’est toujours l’hypothèse d’un refroidissement terrestre qui prédomine, des papiers scientifiques commencent à être publiés sur la hausse des températures observées. Ils commencent à sensibiliser les scientifiques et l’opinion. La canicule en 1976 va d’ailleurs jouer un rôle psychologique non négligeable dans la prise de conscience du problème. 

En 1979, à Genève, se tient la première Conférence mondiale sur le climat. On y déclare que le dioxyde de carbone (CO2) émis par les activités humaines pourrait réchauffer la planète et avoir de graves  conséquences. Le réchauffement prend l’ascendant sur le refroidissement et en 1988 naît le GIEC : le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

Dans son premier rapport en 1990 le GIEC observe que les émissions dues aux activités humaines accroissent sensiblement la concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre en renforçant l'effet de serre naturel. 

Deux ans plus tard au Sommet de la Terre à Rio, l’ONU se dote d’un cadre d’action de lutte contre le réchauffement climatique, les fameuses COP. La 24ème débute le 2 décembre en Pologne pour tenter de garantir la pleine application de l’Accord de Paris. Mais l’on se demande bien si elle parviendra un jour à faire bouger les leviers politiques. En 2017 en effet, les gaz à effet de serre ont franchi de nouveaux pics de concentration dans l’atmosphère et le CO2 a atteint un nouveau record. La route s’annonce donc très longue…

ECOUTEZ LE PODCAST DE RADIO FRANCE "AGIR POUR MA PLANÈTE" :

A l'occasion de la COP24, retrouvez toutes les émissions et les chroniques sur le changement climatique , par les antennes de Radio France. Quel est l'impact du réchauffement climatique sur l'environnement ? Quels dangers, quelles solutions ? A retrouver sur iTunes, sur Deezer ou en fil RSS .

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