Svante Pääbo : l'un des plus grands scientifiques contemporains

Le scientifique Svante Pääbo
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Le scientifique Svante Pääbo ©Maxppp - Christian Charisius/dpa/picture-alliance/Newscom
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Le scientifique Svante Pääbo ©Maxppp - Christian Charisius/dpa/picture-alliance/Newscom
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Il s’appelle Svante Pääbo. Son nom ne vous dit sans doute pas grand chose et pourtant ce chercheur a révolutionné l’arbre généalogique de l’humanité : ses travaux sur les ADN anciens ont bouleversé les connaissances sur l’évolution humaine.

Enfant, le petit Svante rêvait d’être égyptologue et étudiant il se passionnait pour la biologie moléculaire. Lui est donc venue l’idée un jour, d’extraire de l’ADN d’une momie pour voir si des molécules avaient résisté au temps. Tout le monde à cette époque pensait que l’ADN ne pouvait pas survivre dans un tissu mort aussi ancien. 

Pourtant Svante Pääbo met la main sur les cellules vivantes de l’oreille momifiée : l’ADN a bien été conservé. 

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Du jour au lendemain, il est propulsé sous les feux de la rampe et fait entrer la paléoanthropologie dans une nouvelle ère. 

Les découvertes majeures de Svante Pääbo 

En 2010, il dévoile le génome complet d’un homme de Neandertal et il apprend au monde entier que Neandertal et Homo Sapiens se sont unis il y a plus de 50 000 ans. Les hommes et les femmes de Neandertal ne sont donc pas totalement morts. Nous avons de leur ADN en nous - certes dans des proportions modestes. Les Européens et les Asiatiques en possèdent entre 1 à 3%. Pas les Africains puisque Neandertal n’a pas vécu dans cette partie du monde. 

La même année, Svante Pääbo annonce un autre résultat spectaculaire : la découverte dans la grotte de Denisova dans l’Altaï d’une nouvelle espèce humaine décrite et répertoriée non pas sur la base d’ossements fossiles mais à partir de l’ADN d’un minuscule fragment d’os d’auriculaire. C’est celui d’une fillette, la première « denisovienne ». 

Et puis enfin il y a quelques jours il récidive. Cette fois, en trouvant l’os d’une adolescente née d’une mère néandertalienne et d’un père dénisovien il y a plus de 50 000 ans. Une découverte totalement extravagante ! 

Comment expliquer toutes ces découvertes fracassantes ? 

Sans doute par le fait que Svante Pääbo a été d’une incroyable persévérance et qu’il a résolu le problème crucial de la contamination des échantillons en créant la première salle blanche pour l’extraction de l’ADN ancien à l’institut Max Planck à Leipzig.

Svante Pääbo est un découvreur génial mais aussi un scientifique atypique. Il a fait son coming-out le jour de ses 50 ans en révélant devant ses étudiants médusés sa bisexualité et son ménage à trois. Il est aussi l’enfant illégitime d’un chercheur qui a reçu un Nobel de médecine.

Et il déclare d’ailleurs que les gens qui s’intéressent aux origines ont souvent des problèmes d’origine eux mêmes et que ça n’est pas un hasard s’il cherche de l’ADN.

Ce ne serait pas non plus un hasard si Svante Pääbo recevait lui aussi comme son père biologique, un Prix Nobel pour ses découvertes qui raconte cette histoire de l’humanité qui nous a donné naissance.