

Ce matin dans l’édito carré, on parle d’un mode de transport écologique pour les marchandises qui fait son retour.
Ils s’appellent le Corentin, le Biche, la Nébuleuse, La Malouine ou Notre Dame de Rumengol. Derrière ces noms se cachent des voiliers majestueux qui ont officié pour la pêche au thon au hareng ou à la coquille Saint Jacques.
Ils sont pour certains la réplique parfaite de navires qui sillonnaient les mers du globe il y a plusieurs siècle avec leurs cales gigantesques qui permettaient de contenir des marchandises très convoitées par les corsaires et les contrebandiers.
Et bien ces vieux gréements qui goutaient une retraite bien méritée ont repris du service pour participer à une aventure initiée en 2011 par le breton Guillaume Le Grand.
Ce marin a en effet créé Towt, pour TransOceanic Wind Transport, une société de cabotage à la voile qui a pour ambition de préparer l’après-pétrole. Une sorte de Compagnie des Indes des temps modernes mais sans les pirates ou le scorbut mais surtout sans émissions de gaz à effet de serre !
Et quel est le principe exactement ?
Dans un contexte où 90% du transport mondial de marchandises s’effectue par bateau et où le fioul lourd des cargos qui sillonnent les mers est très toxique et polluant, Guillaume Le Grand a relancé ces voiliers au départ et à l’arrivée des ports breton. C’est ainsi qu’aujourd’hui plusieurs d’entre eux naviguent à la vitesse de 8 nœuds sur plusieurs routes maritime avec à leur bord des tablettes de chocolat, du café, de l’huile d’olive, du muscadet, du sel ou du rhum. Towt veut anticiper la flambée inévitable des prix du pétrole en faisant le pari d’un moyen de transport respectueux de l’environnement, ces voiliers n’utilisant leurs moteurs que pour manœuvrer à l’arrivée dans les ports.
Mais la démarche environnementale ne s’arrête pas à l’utilisation des énergies renouvelables pour le transport, puisque les marchandises elles-mêmes s’inscrivent dans cet engagement. Tous les produits qui sont à bord des navires sont en effet biologiques, naturels ou issus du commerce équitable.
Un label Anémos vient également garantir aux consommateurs un transport sobre en émission de CO2 et cerise sur le gâteau Nicolas vous pouvez même suivre sur Internet toute la traversée de votre produit grâce à un numéro présent sur l’étiquette.
Mais est ce que ces voiliers peuvent rivaliser avec les énormes portes conteneurs ?
Alors non évidemment car même si les navires de Guillaume Le Grand permettent de faire voyager 200 tonnes de produits par an, la part commerciale du transport vélique reste très réduite.
Cependant face à l’urgence environnementale, les projets de navires propres se multiplient et Towt de son côté croule sous les demandes. A tel point qu’il est en train de construire un voilier cargo qui sera en mesure avec ses 3000 carrés de toile et ses mâts de 55 mètres, de transporter 1000 tonnes de marchandises pour une traversée de l’Atlantique en une vingtaine de jours.
Le bateau est déjà dessiné.
Le transport des marchandises à la voile on en parle cet après-midi dans la Terre au Carré.
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