Ce matin dans votre édito carré : la propagation des virus dans l’environnement.
De tous les microbes de la planète Nicolas, les virus sont les plus abondants et ils ont colonisé tous les milieux. On les trouve en effet dans l’eau, dans les sols mais aussi vous le savez dans l’air.
Il y a deux ans des virologues de l’université de Colombie-Britannique au Canada avaient pour la première fois quantifié le nombre de virus qui circulaient dans l’atmosphère terrestre. Résultat : 800 millions d’entre eux seraient déposés par mètre carré au-dessus de la couche limite planétaire. L’étude canadienne précisait aussi que les virus pouvaient s’accrocher à des particules organiques suspendues dans les airs et dans les gaz, pour ensuite retomber au sol.
Mais ils ne sont pas tous dangereux pour l’homme ?
Non et heureusement avec tout ce que nous avons à chaque instant au-dessus de la tête. Et même si l’on sait que des virus comme la rougeole ou la grippe se transmettent par voie aérienne, une contamination chez l’homme par les vents est anecdotique. Le virologue Jean-Claude Manuguerra rappelle que ça n’est pas parce que probablement 6% de la population de l’Ile de France a été touchée par l’épidémie, qu’elle a pour autant fabriqué un nuage propageant le Covid-19. Ce virus rappelons-le, se diffuse avant tout dans les gouttelettesissues des postillons, des éternuements et de la toux et par le contact avec des objets contaminés par une personne malade.
Il y a quelques jours, des chercheurs italiens ont fait un lien entre la pollution présente dans le nord du pays et le nombre de mort du Covid-19 en affirmant que les particules fines servaient « d’autoroute » pour la transmission du coronavirus.
Mais selon Jean-Claude Manuguerra il faut se méfier de ce type de corrélation car il existe des caractères confondants. On sait par exemple que l’air est plus pollué en moyenne dans les régions les plus densément peuplées et donc dans des régions où l’on a proportionnellement plus de contacts avec les autres.
On sait aussi que la pollution joue un rôle important sur la santé des personnes. Prenons les épidémies de bronchiolites des nourrissons : la pollution provoque une inflammation des voies respiratoires qui favorisent la multiplication virale en affaiblissant le système immunitaire. Les virus ne rentrent donc pas dans notre organisme via la pollution mais ils diminuent notre capacité de réaction face aux agressions.
Est-ce qu’il reste beaucoup à découvrir sur la propagation du coronavirus ?
Oui car le coronavirus est nouveau et il est donc encore mal connu, même si l’on sait que sa transmission par l'intermédiaire des mains est un important mode de contamination. La connaissance prend du temps et les virologues discutent par exemple toujours des différents modes de transmission de la grippe alors qu’on la connaît depuis longtemps. Jean-Claude Manuguerra sera notre invité cet AM dans le virus au carré pour en parler et il évoquera aussi l’importance capitale du port du masque pour se protéger.
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