On met le feu à la nuit pour fêter le solstice d'été...
Le marronnier d'autrefois était un arbre qui nourrissait surtout les cochons. Aujourd'hui, il symbolise l'événement médiatique récurrent qui rythme les journaux chaque année à date précise, au même titre que la galette des rois ou les triplés qui passent le bac, chers à Jean-Pierre Pernaut.
Médiatiquement, c’est la Saint-Jean - le 24 juin- qui revient avec sa boîte d’allumettes. On met le feu à la nuit pour fêter le solstice d'été qui a lieu le 21. Depuis la nuit des temps païens, on fait de grands feux... c'est la Saint-Jean ! Depuis plus de 20 siècles, ce prénom traverse les années. Une date dans la mémoire magique, les feux de la Saint-Jean sont l’exact symétrique des feux de Noël. Il fallait un saint homme de l’importance de Jean pour être placé en symétrie avec Jésus et plaqué sur des dates qui dans l’hémisphère nord cristallisent une multitude de croyances basées sur l’astronomie préhistorique.
Les filles, les gars et les petits enfants, dès le soir tombé, vont se trémousser en bacchanales folles et drôles de farandoles, se gorger de coca et de boissons maltées autour de grands brasiers et même parfois s'enhardir jusqu’à sauter parmi les étincelles pour bien montrer le courage de leur jeunesse viking, les anciens versent une larme nostalgique, les pompiers sont inquiets rapport à la sécheresse.
Les oiseaux sont un peu flippés car cette liesse populaire envahit leur prairie. Ils ont eu assez de mal aujourd'hui à nourrir leur nichée, ils sont rentrés au nid, ont prudemment passé le relais aux pipistrelles qui zigzaguent à la chasse au moustique en essayant de ne pas se brûler les ailes au grand flambeau qui monte dans la nuit d'été. C'est beau ...Et cela nous renvoie aux temps anciens, au culte du soleil créateur de toute vie. Cette mémoire des hommes vêtus de simples peaux de bêtes, de colliers de coquillages, qui ne craignaient qu'une chose : que le ciel leur tombe sur le front. Solstice d’été dans notre hémisphère nord, c’est le jour le plus long.
Feux de joie symbolisant l'inépuisable énergie du soleil !
A travers les feux de la Saint-Jean, la fête païenne du solstice fut récupérée par la Chrétienté. Eh oui, ma bonne dame, la notion de recyclage ne date pas d'hier ! Et nous ne serons pas rabat-joie en évaluant le bilan carbone des feux de la Saint-Jean d’autant que plus les jours rallongent, moins on allume. Et puis, le plaisir, le bien-être, une fête de la musique, une fête de la vie, avec ceux qu’on aime pour ranimer la flamme, ça n’a pas de prix.
Ce soir, laisse tomber ta calculette à CO2, mon amour, faut juste faire gaffe aux incendies.
Laissez monter la flamme, laissez monter la joie. N’ayez pas peur, elles ne lécheront jamais, jamais, le cœur des étoiles.
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