Où est-il ce printemps ?
Où est-il ce printemps ?! Non de Zeus et d’Artémis réunis ? Un matin, vous vous réveillez, c'est Noël aux tisons, neige au balcon.
Le lendemain, les cigales chanteraient presque tellement c'est l'été, qu'il faut déjà s'éponger le front !
Où est-il le juste milieu ?! Le climat tempéré des cartes de géographie de l'instituteur, la douceur angevine ? Le souffle tiède et léger, le premier papillon, l'odeur suave des fleurs de prunier ?
Où sont-ils donc ?! Pas le temps de sortir les outils de jardins qu'il faut se tartiner le pif de crème solaire. Au printemps, on disait dans ma région, la bonne mine et l'oeil matois : "C'est le temps de dépailler les cardons », et là on baigne dans le froid envoyé par Poutine.
Mais tout doux dans cette émission, qui prend le temps de ne pas aller trop vite. Dans le jardin, c'est la forêt tropicale, faut déjà sortir la tondeuse à pâquerettes et à primevères qui n'ont pas eu le temps de dire ouf ! Crack dans le compost ... ah zut, j’ai découpé mon nain de jardin.
Comme des parapluies, les bourgeons indécis s'ouvrent et se ferment la nuit ne sachant plus à quel Saint de Glace se vouer. Quoi les Saints de glace qui ne sont pas encore arrivés ? Le réchauffement les fera fondre, on leur fera rendre grâce.
La nature se dépêche, se remonte les manches. A la tombée de la nuit, les pipistrelles font la ronde. La fauvette à tête noire ne sait plus si elle doit chanter :" Viens chérie, regarde le beau buisson que je nous ai réservé sur "Nichons là tous les deux.com !" ou: " Chérie, vois si ton passeport est en règle, il faut qu'on rentre de l’Afrique !' "
Transition énergétique, adaptation climatique mais il y a longtemps que la vigne, la rousserole, l’espadon, la chenille processionnaire, le milan l’ont compris. L’homme pas tout à fait.
C’est le printemps sans les chiffres, les tableaux Excel, c’est le printemps sans compter.
Les jupettes à fleurs gambadent sur des trottoirs à peine dégivrés de la veille, les anoraks sont à peine secs dans les penderies, on doit renfiler un cache-col, c'est la folie ! Le chaud, le froid … Que demande-t-on ? Des alizés mais sans la bise. L'été aussi mais ce sera très bien plus tard.
Chaque printemps en son temps, alors s’il vous plaît, laissez-nous le temps des cerises !
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