

Une voiture sur dix vendue depuis le 1er janvier est électrique. Mais l'Allemagne donne un coup d'accélérateur plus élevé au basculement du parc.
La voiture électrique prend l'ascenseur ! Depuis janvier, une voiture sur dix vendue à un particulier roule principalement à l'électrique, c’est-à-dire qu’elle est à 100% électrique ou qu’elle est hybride rechargeable.
90 000 exemplaires se sont arrachés dans les concessions entre janvier et fin août, malgré le confinement, trois fois plus qu’en 2019. Cela fait longtemps que ce décollage était attendu.
Quelles en sont les raisons ?
Il y a l’attention portée au réchauffement climatique c’est sûr.
- Il y a des progrès techniques et des modèles de plus en plus nombreux. La Zoe de Renault est numéro un, loin devant l’e-208 de Peugeot, puis on trouve la Model3 de Tesla, et le Kona, un SUV électrique de Hyundai etc.
- Les industriels, eux, ont un intérêt commercial à pousser l’électrique : les normes européennes leur imposent de baisser drastiquement la moyenne des émissions de CO2 de l’ensemble de leur gamme.
- Enfin, il y a un troisième stimulus : les aides de l’Etat – un bonus écologique de 7 000 euros pour l’achat d’un véhicule 100% électrique. Sur une Zoé à 32 000 euros, cela peut faire la différence.
La tendance va-t-elle rester haussière ?
S’il y a des arguments en ce sens - on vient de les voir -, il y a aussi des freins à l’électrique : l’insuffisance des bornes de recharge, les doutes d'une partie de l’opinion sur le caractère écologique des batteries, le manque d’autonomie, qui fait hésiter les non-urbains. Et il y a les prix.
Avec le bonus électrique, et sans geste commercial de Renault, la Zoe que l’on évoquait à l’instant est encore à 25 000 euros. Or la question est bien d’atteindre un point critique de volume de ventes pour lever les obstacles psychologiques. A priori il n’y a rien de nouveau dans le plan de plan de relance du gouvernement, et si cela se confirme c’est dommage. En Allemagne, le bonus électrique est carrément à 9 500 euros, 30% plus élevé qu’en France et 3 milliards d'euros sont prévus pour les bornes de recharges.
Ici, le gouvernement a maintenu des aides à l’achat des voitures essence et diesel parce que les constructeurs le voulaient, des constructeurs qui attendent aussi le véhicule à hydrogène. Dans l’allocation des ressources publiques, ce n’est pas le meilleur choix si la priorité est de vite faire basculer l'industrie et le parc automobile pour diminuer vraiment les émissions de CO2.
L'équipe
- Production
- Autre