Ce matin, vous nous parlez du milliardaire chinois Jack Ma, le fondateur d’Alibaba.
Alibaba est le géant chinois du commerce en ligne, l’équivalent d’Amazon, et Jack Ma, qui a créé l’entreprise en 1999, a annoncé cette nuit qu’il va prendre du champ par rapport à la direction de sa société, dans un an, pour consacrer du temps à la philanthropie et l’enseignement. Il a 54 ans et une curieuse tête presque carrée.
Ce qui est intéressant est que Jack Ma est à peu près le seul milliardaire chinois connu dans le monde entier et qu’il offre deux faces, deux visages. Le premier, c’est l’entrepreneur le plus riche d’Asie qui dirige des plates-formes de commerce en ligne (Taobao, Tmall) qui ont, écoutez bien c’est la Chine, 634 millions d’utilisateurs actifs sur smartphone par mois. Une réussite exceptionnelle.
Jack Ma, ancien prof d’anglais qui a trouvé en Californie l’idée d’appeler son groupe Alibaba (« Sésame, ouvre-toi »), il est un peu excentrique aussi, il imite Michael Jackson dansant et se compare à Forest Gump, il assure être resté modeste. Des hagiographies nombreuses disent que ses salariés l’adorent, le Financial Times a écrit hier qu’il aurait créé 37 millions d’emplois de coursiers, livreurs etc.
Bref, le type cool, que l’on a envie d’admirer au même titre que l’on admire Bill Gates et sa fondation.
Mais il y a un autre visage
… qui nous surprend et nous choque nous occidentaux. Jack Ma met sa technologie au service du pouvoir communiste chinois, pouvoir devenu Big Brother. Ainsi, le service de paiement en ligne Alipay. Les chinois utilisent bien plus que nous le paiement par téléphone mobile.
Grâce à des bases de données immenses, Alipay note les Chinois en fonction de leur comportement, est-ce qu’ils ont souvent des amendes, paient à temps leurs factures, sont stables dans l’emploi etc., et leur vie économique dépend de cela. Les mieux notés ne font pas la queue dans les magasins, réservent des hôtels plus facilement, ont droit à des prix plus bas.
Un des inventeurs d’Alipay avait expliqué que la société fait plus confiance à quelqu’un qui achète des couches qu’à quelqu’un qui joue dix heures par jour à des jeux vidéo, c’est un oisif, et cela les ordinateurs le savent. Cela s’appelle du crédit social, mais c’est du flicage social et Jack Ma participe à cela aussi.
Dans la caverne d’Alibaba, il y a des yeux qui vous regardent. Question : pourquoi les Chinois permettent-ils cela ?
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