Apple devient banquier ?

 Apple vient d'acquérir une technologie permettant à un commerçant d’encaisser un paiement par carte bancaire directement sur son téléphone, sans passer par un terminal
 Apple vient d'acquérir une technologie permettant à un commerçant d’encaisser un paiement par carte bancaire directement sur son téléphone, sans passer par un terminal - Frederick Bass
Apple vient d'acquérir une technologie permettant à un commerçant d’encaisser un paiement par carte bancaire directement sur son téléphone, sans passer par un terminal - Frederick Bass
Apple vient d'acquérir une technologie permettant à un commerçant d’encaisser un paiement par carte bancaire directement sur son téléphone, sans passer par un terminal - Frederick Bass
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Le géant du numérique Apple va de plus en plus concurrencer les banques. Et c’est un rachat qui le révèle…

Le fabricant de l’iPhone vient en effet d’acquérir discrètement une start-up canadienne nommée Mobeewave. Cette pépite de Montréal a développé une technologie permettant à un commerçant d’encaisser un paiement par carte bancaire directement sur son téléphone, sans passer par un terminal.

Pour le commerçant, ça simplifie la vie, ça fait un appareil de moins.

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Pour le client, ça ne change rien.

Et pour Apple, ça ouvre l’accès à l’immense gisement de données sur les paiements.

Tout le monde est donc gagnant dans l’histoire ? 

Non, des entreprises ont gros à perdre. 

  • D’abord les fabricants des terminaux, comme par exemple le français Ingenico.
  • Ensuite les concepteurs de logiciels de paiement, comme un autre français, Worldline.
  • Et enfin et surtout les banques. Car chaque fois que vous payez avec votre carte, le commerçant verse une commission à son opérateur bancair

Ce business constitue une part importante du bénéfice des banques de détail, celles qui travaillent avec les particuliers.

Pourquoi Apple se lance-t-il dans cette aventure maintenant ? 

Ca fait longtemps que la firme créée par Steve Jobs est sur le coup. Il y a six ans, elle avait lancé Apple Pay, du côté des clients cette fois-ci : il s’agit d’une application qui transforme un téléphone mobile en carte bancaire. 

L’an dernier, elle a lancé une carte bancaire haut de gamme, fabriquée en titane.

Cette année, il y a eu un événement d’une autre nature : pour lutter contre l’épidémie, on a évité de toucher le plus de choses possibles, comme par exemple les fameux terminaux de paiement. Nous sommes donc passés massivement au paiement par carte sans contact, qui fait désormais les deux tiers des transactions par carte bancaire, deux fois plus qu’il y a six mois. C’est donc apparemment le moment idéal pour accélérer, dans un univers des paiements en pleine mutation.

Une belle opération donc ? 

Pour Apple oui sans doute, mais peut-être pas pour la concurrence. Le géant américain, qui est très riche, peut se permettre de dépenser beaucoup d’argent non seulement pour innover, mais aussi pour couper les ailes de ses rivaux. La Commission européenne a d’ailleurs lancé une enquête antitrust sur Apple Pay en juin dernier.

Avec son collier de perles du type Mobeewave, le géant américain pourrait devenir un acteur dominant, voire prédateur, dans l’industrie très profitable des paiements. Ce n’est pas souhaitable.