Après AirBnB, New-York s'attaque à Uber

New York
New York ©Getty - 	Michael Marquand
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Quelles mesures ont été adoptées ? Côté Uber, la ville vient de voter une loi qui gèle le nombre de voitures autorisées à faire du transport de personnes avec chauffeur. Elle a aussi créé un salaire horaire minimum pour leurs conducteurs.

Côté AirBnB, le maire Bill de Blasio a signé un décret obligeant les plateformes de location de logements à transmettre le décompte de leurs  clients. La ville pourra ainsi vérifier que les appartements sont loués pour au moins un mois, comme l’impose une loi précédente. 

Ces mesures sont-elles justifiées ?

À entendre les chauffeurs de taxi et les hôteliers, c’est bien sûr ce qu’il faut faire. Du point de vue de l’intérêt général, c’est plus compliqué. Car le succès d’Uber et d’AirBnb, de l’économie collaborative comme on dit, vient à la fois de bonnes et de mauvaises raisons, et c’est difficile de faire le tri. 

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Alors commençons par les mauvaises…

Je vais en donner juste une : Uber marque des points face aux taxis  parce qu’il subit des règles moins contraignantes. En France par  exemple, Uber travaille avec des autoentrepreneurs payés au lance-pierre, à qui on peut dire bye bye n’importe quand, et qui paient des cotisations sociales allégées. Ça coûte moins cher que les chauffeurs de taxi salariés, en CDI, payés au moins au smic. La concurrence est faussée. C’est injuste. Il faudra rapprocher les règles, comme commence à le faire New York avec le salaire minimum. 

Et une bonne raison ?

Uber marque aussi des points parce qu’il a un système de gestion, une application sur smartphone, plus efficace. Des économistes ont ainsi  calculé qu’à Los Angeles, un taxi est occupé en moyenne à 41% alors qu’une voiture Uber l’est à 64%. Il va alors falloir trouver le bon degré d’intervention publique, ni  trop étouffant ni trop laxiste. En essayant de tout prendre en compte : l’augmentation du nombre de voitures avec chauffeur à New York crée par exemple d’immenses bouchons dans le sud de Manhattan. On n’a pas fini de tâtonner.

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