Budget 2019, un tournant

France Inter
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Vous commentez les mesures annoncées hier par Edouard Philippe pour le Budget 2019

Oui, derrière le discours classique du « on ne change pas de cap », il y a une évolution de la politique économique. Une évolution avec des leviers qui rappellent plus le vieux monde critiqué par Emmanuel Macron que le nouveau monde dont il s’est fait le héros, héros -os et aut. 

De quoi parle-t-on ? 

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-Face au ralentissement économique, le gouvernement accepte un dérapage du déficit public pour ne pas en rajouter. Il espérait 2,3 % du PIB cette année, ce sera 2,6 %, et un peu plus en 2019, donc en hausse. La France sera au fond de la classe européenne. On a vécu cela 10 fois. 

- Par ailleurs, pour économiser, le gouvernement a recours au bon vieux coup de rabot sur des prestations sociales. Il n’est pas le premier à le faire, Manuel Valls y a eu recours. Mais c’est le rabot davantage que la réforme. 

Au total, Edouard Philippe sait que le budget sera un mauvais moment à passer, c’est la raison pour laquelle il en annonce le contenu le 26 août, espérant qu’en septembre on parlera d’autre chose. Bon, l’an dernier, cela avait bien marché.

Côté pouvoir d’achat des Français, une autre question est posée...

Celle-ci : les mauvaises nouvelles vont-elles chasser les bonnes ? La sous-revalorisation annoncée des retraites par rapport aux prix va diminuer le pouvoir d’achat des retraités. Mais la taxe d’habitation va baisser pour beaucoup de monde y compris des retraités. Alors, que vont retenir ces retraités qui ont en mémoire la hausse de la CSG, le coup de pouce ou les coups de canif ? Le gouvernement parie qu’une fois que chacun aura fait ses calculs, la raison l’emportera. Pas sûr. 

A l’inverse, les actifs, eux, sont vraiment gagnants. En octobre, il y aura la 2ème étape de la baisse des cotisations sociales sur la feuille de paie. A laquelle s’ajoute la mesure favorable sur les heures supplémentaires annoncée hier. Ce n’est pas rien. La seule mauvaise nouvelle à venir, c’est une nouvelle hausse des taxes sur les carburants, au nom de l’environnement. C’est peu mais c’est visible. 

Et  tout est affaire de perception. Notons qu’Edouard Philippe a répondu de façon floue à la question du JDD sur la retenue à la source de l’impôt sur le revenu qui va changer la donne sur les feuilles de paie le 1er janvier. Comme s’il y avait un doute.