Il y a un an, une commission indépendante avait jeté un pavé dans la mare. Elle avait indiqué que les plus sérieux pour compter les manifestants sont les … policiers.
Aujourd’hui, journée de manifestations à Paris.
Philippe Martinez, de la CGT, a promis une (je le cite) énorme manifestation dans les rues de la capitale. Énorme comment ? C’est la question. Pour paraphraser une formule de Staline à propos du Vatican : les opposants (à la loi Travail), combien de divisions, combien de marcheurs ? C’est là qu’il faut se souvenir qu’il y a un an, une commission indépendante avait jeté un pavé dans la mare. Justement, sur le comptage des manifestants à Paris. Elle avait indiqué que les plus sérieux pour compter sont les … policiers. Dit de manière abrupte, les chiffres des syndicats sont gonflés, au sens propre, pour ne pas dire farfelus. Ce n’est pas anecdotique alors que les évaluations vont de un à cinq, six ou sept entre police et syndicats.
C’était une commission vraiment indépendante ?
Il y avait trois membres. Dominique Schnapper, ancien membre du conseil constitutionnel -fille, pour l’anecdote de Raymond Aron-, + un professeur de sciences politiques et un inspecteur général de l’Insee. Ils avaient été choisis par le préfet de police de Paris, lui-même nommé par François Hollande en 2012 -pas aujourd'hui. Donc, ni des comiques professionnels ni a priori hostiles aux syndicats. Leur constat, après des mois de suivi du travail de la police, est qu’elle fait bien son job. Elle installe des équipes d’observation au 1er/2ème étage d’un immeuble le long d’une manifestation ; Ces équipes confrontent leurs chiffres. Le lendemain, un recomptage a lieu à partir d’une caméra, mais s’il n’est pas diffusé, il serait souvent inférieur au chiffre rendu public.
Quelle conclusion en tirer ?
Le grand écart dans les chiffres est devenu du n’importe quoi, une source de rigolade partout et de perte de crédibilité publique. Remettre du sérieux est vital, tout en se disant que s'il y a vraiment des centaines de milliers de personnes dans les rues, c'est beaucoup. Notons que des médias, dont Médiapart, ont fait le même constat sur une manif de 2010 sur les retraites : la police a raison. Notons encore qu'on ne retrouve pas la note de la commission sur le site de la préfecture de police, contrairement à la promesse faite, peut-être pour ne pas mettre en porte-à-faux les syndicats de la préfecture ! Mais au total, la logique voudrait que, ce soir, nous les médias, ne citions que les chiffres de la police.
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