

Les recettes de la Sécu et de l'Etat s'effondrent : 80 milliards déjà... Les impôts n'augmenteront pas tout de suite, mais le risque est que l'investissement soit le perdant de l'arbitrage inévitable avec les dépenses "ordinaires".
Les recettes de la Sécurité sociale qui s’effondrent à leur tour. Le déficit attendu dépassera les 40 milliards d’euros – c’est naturellement comme tous les jours en ce moment un record. C’est aussi logique : les entreprises n’ont plus d’activité, elles mettent leurs salariés en chômage partiel, il y a donc moins de cotisations.
Tout cela est logique et attendu
On sait que l’économie tourne aux deux tiers de ses capacités et même à 50% seulement pour le secteur marchand, l’Insee l’a confirmé il y a dix minutes. On avait déjà appris il y a dix jours que le Budget de l’Etat allait perdre, lui aussi, 40 milliards : 40 + 40 = 80 milliards. C’est confirmé : je suis fort en calcul.
Bon, une fois cela dit, il y a deux éléments à relever.
- Le premier est que l’on voit que la croissance c’est pas mal, elle permet de financer les dépenses sociales et publiques. Les discussions si françaises sur les mérites qu’aurait la décroissance ou la croissance zéro trouvent ici leurs limites. On le dit avec un zeste d’ironie, ce sont des débats que l’on a davantage quand la croissance est là, que quand la récession est là, avec son cortège de faillites, de chômage et de malheurs.
- Fort heureusement, second point, en dépit de cette absence de recettes, les retraites, les dépenses de santé, les salaires des fonctionnaires seront payés et les services publics assurés. Car bonne nouvelle : des épargnants français, des banques, des assureurs, des fonds de pensions américains achèteront les emprunts de l’Etat français. Avec au passage un taux d’intérêt quasiment nul, parce que le monde entier sait que l’Etat, ici, sait parfaitement faire rentrer les impôts et les cotisations quand il le faut.
Les impôts augmenteront donc un jour ?
Un jour, oui, pas tout de suite. Les déficits publics vont être énormes longtemps… en espérant qu’il y aura toujours des prêteurs. Il y a dix ans, c’était la Grèce qui ne trouvait plus d’argent, aujourd’hui c’est l’Italie qui inquiète, cela se rapproche. Peut-être un jour les dettes seront-elles financées par la planche à billets de la BCE.
Débat intéressant et pourquoi pas s’il n’y a pas d’inflation derrière : mais c’est peu crédible. Mais surtout une chose est sûre : il n’y aura pas de l’argent gratuit pour financer à la fois les dépenses sociales, les services publics, les investissements pour le climat et la relance de l’après-Covid. Au total, ce n’est pas un sujet à vue d’œil mais pas d'illusion il restera là, bien tapi derrière la ligne d’horizon.
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