

Le président américain Donald Trump a expliqué hier qu’il avait fait "un super boulot" et que s’il devait partir, les marchés s’effondreraient. Du Trump pour jus.
On imagine mal Angela Merkel ou Emmanuel Macron plastronner à la télé en expliquant qu’ils font un super boulot.
Ensuite, si on regarde le tableau de bord des États-Unis, c’est vrai qu’il semble enviable : croissance proche de 3% et chômage touchant moins de 4% des actifs.
Mais dans quelle mesure Trump en est-il responsable ? Si vous poussez un cycliste qui roule à 20 km/h et que ça le fait accélérer à 22 km/h, vous avez provoqué seulement les 2km/h supplémentaires.
C’est exactement pareil pour Trump et le dynamisme américain.
Comment Donald Trump a-t-il poussé l’économie ?
Il a un peu déréglementé des secteurs comme la finance ou la défense de l’environnement, au risque d’effets négatifs à moyen terme.
Mais la grosse mesure qui stimule aujourd’hui l’activité, c’est la baisse des impôts.
Ça fait plus d’argent pour l’investissement des entreprises, plus de gazole pour les yachts des super-riches et même un peu plus de beurre dans les épinards des classes moyennes.
Avec pour contrepartie un déficit public qui dépasse 5% du PIB, et qu’il faudra bien rembourser un jour.
Et sa politique protectionniste ?
Elle va avoir un effet défavorable, car elle se traduira par une hausse des droits de douane et donc des impôts payés par les Américains.
Mais cette politique donne une indication précieuse sur ce que veut faire Trump.
Car elle profitera à quelques milliers de salariés qui garderont leurs emplois. Ceux-là renverront sans doute l’ascenseur au Président et à son parti.
Cette même politique se traduira aussi par des hausses de prix pour des dizaines de millions de consommateurs qui auront en revanche du mal à attribuer cette inflation à Trump, car c’est plus diffus.
Trump ne fait pas de l’économie mais il prépare les élections. Le moins politique des présidents américains est en réalité le plus politique de tous.
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