

L'économie avait bien commencé à rattraper son retard en mai-juin, mais juillet a été décevant. La reprise est plus darwinienne que jamais. Les entreprises craignent plus que tout un reconfinement.
Beaucoup de Français reprennent le travail aujourd’hui. Où en est l’économie française ce 24 août ?
Réponse en une phrase : elle avait bien (voire très bien) rebondi après le confinement, en mai-juin, mais cet été le rebond a perdu de sa force, il patine un peu – si on était sur le Tour de France on dirait que ça souffre dans la montée.
Au fond, ces dernières semaines, quand nous étions nombreux à avoir la tête ailleurs, on a appris deux choses.
- Un : l’économie française n’est finalement pas celle qui a le plus plongé à cause du virus, l’Espagne et le Royaume-Uni ont par exemple plongé davantage. Mais bon la France figure tout de même clairement parmi les pays dont l’économie a le plus ralenti : en juin le PIB se situait à -19% par rapport à décembre dernier. On va le dire comme cela : c’est dingo !
- La seconde information récente est que fin juillet, on était remonté (si on peut dire) de -19 à -7%. C’est mieux mais encore loin de la normale.
Pourquoi ? Les revenus et la consommation se sont globalement maintenus, mais la France est habituellement forte sur les deux secteurs qui sont les plus en difficulté pour des raisons évidentes, l’aéronautique et le tourisme. Au-delà, notre industrie qui n’est d’une manière générale pas très flambante, prend un nouveau coup sur la tête et a du mal à sortir la tête de l’eau. C'est une reprise darwinienne.
La conséquence de tout cela est que la remontée, rapide au début, prend du temps, et ce sera encore plus vrai en cas de seconde vague de virus. Le chômage, lui, va continuer de grimper jusqu’au printemps prochain. La stratégie de Macron, Castex et Le Maire est que le plan de relance produira ses pleins effets pile poil à ce moment-là.
Et les entreprises, que pensent-elles ?
Elles ont plutôt le moral mais leur souci numéro un est celui-ci : tout plutôt qu’un reconfinement et un arrêt de l’activité qui serait bien plus catastrophique que la première fois. Les patrons, du coup, sont prêts aux masques dans les usines et les bureaux, au télétravail, à d’autres mesures encore, si on ne leur demande pas de fermer.
Pour être franc, beaucoup ne comprennent pas pourquoi on montre du doigt les entreprises comme lieu de contamination avec 50 clusters sur deux millions d’entreprises. Mais encore une fois : tout plutôt que le reconfinement.
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