C’est officiel depuis hier : Google est la plus grosse entreprise du monde en valeur boursière. Mais la question d’aujourd’hui est aussi : est-ce qu’elle va le rester longtemps ?
La réponse est : une autre entreprise est déjà en train de gravir les échelons pour dépasser Google, et c’est Facebook. Ça bouge vite. Pendant longtemps, les capitalisations les plus importantes de la planète, c’étaient des entreprises du secteur de l’énergie, Exxon (Esso en France), ou le russe Gazprom. Elles avaient l’avenir pour eux et la confiance des investisseurs. Désormais, ce sont les valeurs tech, numériques. En 2012 Apple est devenu numéro un; Microsoft numéro deux; et donc Google –ou plutôt sa maison-mère Alphabet- a ravi hier la couronne. On va jouer au Monopoly: la valeur boursière Google+Apple est proche du total de l’ensemble des entreprises du CAC 40 français. Je dis Monopoly parce que cet indicateur doit être pris avec des pincettes, il reflète davantage une puissance symbolique qu’économique – sachez que le chiffre d’affaires de Google est égal à celui d’EDF, pas plus.
D’où vient la force de Google ?
Bien sûr la pub numérique sur son moteur de recherche. Il y a 40.000 recherches par seconde sur Google ! Et comme le moteur recueille énormément d’informations personnelles (on dit de la data) sur nous tous, la pub se vend bien. Ce succès est incroyable quand on pense que l’entreprise a moins de vingt ans. Et il y a la créativité, une diversification étonnante avec la voiture sans conducteur, l’intelligence artificielle, les biotechnologies pour prolonger nos vies, les ballons à l’hélium pour connecter à Internet les régions déshéritées etc. Par comparaison l’étoile d’Apple a pâli parce que tous ses revenus viennent de l’IPhone, très rentable, mais très concurrencé et sur un marché de renouvellement.
Et donc, c’est Facebook qui est en embuscade ?
Absolument. Ce qui menace Google, c’est Facebook qui a autant de revenus publicitaires, mais qui est un univers fermé, avec 1,6 milliard de membres qui communiquent entre eux, échangent des vidéos, et qui n’ont pas besoin de Google. En technologie, rien n’est acquis et c'est la chance, peut-être, demain, d'un champion européen ou français qui aura l'idée non pas du siècle mais de la décennie – pourquoi pas.
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