Airbus va devoir baisser la cadence de production de ses A380 suite à des décalages de commande. Pourquoi est-ce important pour la France ?
Airbus va devoir baisser la cadence de production de ses A380 suite à des décalages de commande. Pourquoi est-ce important pour la France ? Airbus est le leader de l’aéronautique, et l’aéronautique est LE fleuron de l’industrie française.
Depuis la crise de 2008, la production aéronautique nationale a bondi d’un quart alors que l’ensemble de la production industrielle, elle, a reculé de pratiquement 15%. Le poids des exportations d’avions et autres hélicoptères dans le PIB a été multiplié par quatre en vingt ans. La France est le pays le plus spécialisé dans l’aéronautique.
Elle est aussi la numéro deux des exportations mondiales avec 22% du total, derrière les Etats-Unis qui font 29% mais loin devant l’Allemagne et ses 12% - ce qui n’est pas très fréquent. Et Airbus, vrai champion de l’industrie française, est aussi une entreprise européenne, dont la maison-mère Airbus Group est dirigée par un Allemand, Tom Enders.
Joli symbole donc, mais ce symbole va-t-il bien ? Disons que la situation est contrastée. A première vue, c’est la forme. Les carnets de commande sont pleins. L’avionneur fait un carton avec ses A330. L’entreprise devrait battre cette année son record de production de l’an dernier : 635 avions livrés. Ca fait plus de douze appareils par semaine, un peu moins toutefois que le concurrent américain Boeing. Mais ensuite, c’est plus compliqué. Airbus a des problèmes commerciaux avec son très gros porteur, le A380, qui se vend bien moins que prévu, et des problèmes techniques avec son avion militaire A400M. Enfin, pour faire des économies et gagner plus d’argent, le groupe a annoncé la suppression de plus de 1.000 postes, ce qui a évidemment tendu le climat social.
Au-delà de ces tensions, qu’est-ce qui fait le succès de l’aéronautique française ? C’est qu’elle fonctionne en filière. Il y a Airbus bien sûr, mais il y a aussi toute une série d’autres entreprises, un écosystème comme on dit, avec les moteurs de Safran, des belles PME, le tout travaillant en bonne intelligence. Un bel exemple hélas trop rare en France.
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