

La Banque de France a indiqué hier que l'activité en France avait été inférieure de 7% en juillet à son niveau d'avant-crise. Et c'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne nouvelle, c'est qu'au plus fort du confinement, la production était inférieure de 32% à son niveau d'avant-épidémie et confinement. Nous ne sommes plus qu'à 7%. L'économie française a donc réalisé un formidable redressement et à ce rythme la crise sera effacée avant la fin de l'année.
La mauvaise, c'est qu'après une chute très brutale due au confinement, l'économie a évidemment rebondi. Mais trois mois après la sortie du confinement, elle est loin d'avoir retrouvé son niveau normal. Et comme l'hôtellerie ou l'aéronautique restent en panne, la production n'est pas prête de remonter à son niveau d'avant-crise.
Vous trouvez que 7%, ça ne fait pas grand-chose ? A l'échelle du pays, ça fait tout de même 170 milliards d'euros de revenus en moins en année pleine. Et si ça ne vous parle pas, imaginez l'état de vos finances si demain votre salaire baissait de 7%.
Si l'activité a bien remonté depuis le mois de mai, elle reste encore en-deçà de son niveau de février
Et la remontée risque de devenir plus difficile dans les prochains mois, non seulement parce que l’aéronautique et le tourisme vont rester durablement affaiblis, mais aussi parce que beaucoup d’entreprises risquent d’avoir du mal à se remettre à payer normalement leurs cotisations sociales puis à rembourser leurs prêts garantis par l’Etat.
L’indicateur le plus important de l’économie dans l’année à venir, c’est les faillites d’entreprise
La baisse de l’activité entraîne mécaniquement une baisse des revenus.
D’après des calculs de l’institut OFCE publiés en juin, l’Etat prendra sur lui près de 60% de la baisse et les entreprises un tiers.
La bonne nouvelle, ce pourrait donc être que les particuliers subissent à peine le dixième de la baisse de revenus.
Mais ça, c’est dans un premier temps. Avec moins d’argent, les entreprises risquent ensuite de moins investir, voire de réduire leurs effectifs.
Et l’Etat, lui, sera tenté d’augmenter les impôts pour résorber son déficit. La répartition finale de la facture de la crise sera une question économique majeure des prochaines années, et donc de la prochaine élection présidentielle.
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