

L'Europe proposera sans doute, le 14 juillet, d'interdire les moteurs thermiques à partir de 2035. Aujourd'hui, la France est calée sur 2040. Le gouvernement est divisé sur une modification de cette échéance.
C’est un sujet économique concret et c’est un enjeu climatique, industriel, social et j’ose le mot – historique : après tout, la civilisation automobile vit avec le bon vieux moteur à essence depuis un siècle. Le gouvernement doit décider bientôt.
Sa fin n’est donc pas une petite affaire.
De quoi s’agit-il ? Le 14 juillet, la Commission européenne proposera sans doute l’interdiction de la vente des voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035. Ou elle posera des standards d’émissions de CO2 si stricts que cela reviendra au même.
Pascal Canfin, président de la Commission Environnement du Parlement européen, estime que cette décision est très probable. Exit donc le 100% essence, resterait le 100% électrique et l’hybride rechargeable.
Mais quid de la France ?
Ici, la fin du moteur 100% thermique est prévue pour 2040. Eh bien, au sein du gouvernement, il y a une fracture entre ceux qui veulent que la France se rallie à 2035 : Barbara Pompili, ministre de l’écologie, Jean-Baptiste Djebbari, aux Transports.
Ils essaient de convaincre Emmanuel Macron qu’il a tout à perdre à apparaître à la traîne. Mais Bercy craint un bain de sang social dans la filière auto.
L’Elysée va devoir trancher.
Mais qu’en pensent les industriels ?
La bascule électrique avance bien plus vite qu’on l’imaginait. Partout. Aux Etats-Unis, General Motors prévoit une gamme 100% électrique en 2035.
En Allemagne, Volkswagen a promis hier que les voitures électriques (écoutez bien) seront moins chères que les thermiques avant 2030.
En France, Stellantis et Renault accélèrent aussi. Bref, quand on leur parle en tête à tête, 2035 ne leur fait pas peur, comme cela ne fait pas du tout peur à un gros équipementier comme Valeo. Au passage, il faut d'ailleurs saluer les ingénieurs et les ouvriers qui « font » cette révolution séculaire et cherchent à acquérir le leadership technologique.
En revanche, les sous-traitants de la fonderie ont peur et on les comprend.
En réalité, ce que les industriels veulent, c’est de la clarté – savoir
Ce qu’ils attendent aussi c’est un réseau de bornes de recharge et de parkings équipés, et le maintien des aides à l’achat. Au total, le plus probable est que le parc neuf sera largement électrifié en Europe et aux Etats-Unis dès 2030, mais qu’il le sera peu dans les pays pauvres et moyennement riches.
Reste tout de même une question à laquelle on apporte rarement de réponse : d’où viendra l’énorme quantité d’électricité nécessaire pour recharger chaque nuit des millions de voitures.
Merci d’envoyer la réponse à la Matinale de France Inter !
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