Les enjeux de la reprise en main par la Chine de ses entreprises technologiques

Les enjeux de la reprise en main par la Chine de ses entreprises technologiques. Ici au Hong Kong Stock Exchange, la bourse de Hong Kong
Les enjeux de la reprise en main par la Chine de ses entreprises technologiques. Ici au Hong Kong Stock Exchange, la bourse de Hong Kong ©AFP - SIMON JANKOWSKI / NURPHOTO
Les enjeux de la reprise en main par la Chine de ses entreprises technologiques. Ici au Hong Kong Stock Exchange, la bourse de Hong Kong ©AFP - SIMON JANKOWSKI / NURPHOTO
Les enjeux de la reprise en main par la Chine de ses entreprises technologiques. Ici au Hong Kong Stock Exchange, la bourse de Hong Kong ©AFP - SIMON JANKOWSKI / NURPHOTO
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Depuis une semaine, c'est la débandade à Wall Street pour les géants de la tech chinoise après le projet de réglementation établi par Pékin. Depuis février, les six principales valeurs chinoises ont perdu plus de 1 000 milliards de dollars de capitalisation. Mais que se passe-t-il donc en Chine ?

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Du coup, la valeur des superstars chinoises de la tech cotées aux Etats-Unis dégringole et pas mal d'investisseurs américains boivent le bouillon. Et oui, Pékin a sorti le bâton. Mardi, le gendarme de la concurrence chinois a dévoilé un projet de réglementation qui s'attaque à la position dominante des vedettes technologiques du pays, comme le moteur de recherche Baidou, les VTC de Didi, les jeux vidéo de Tensent ou bien d'autres plateformes de partage de vidéos…

Le jeu normal de la régulation de la concurrence

Oui, mais cette fois, ça va plus loin. Pékin bastonne ses géants de la tech. Depuis novembre, le Parti communiste est en train de montrer à ces entrepreneurs montés en graine qui est le maître aujourd'hui en Chine. Vu d'ici, c'est tout bonnement inimaginable. Pékin a d'abord fait capoter l'introduction en Bourse d'un grand groupe de services financiers qui s'annonçait comme la plus grosse opération au monde. Et puis, les pouvoirs publics ont annoncé que les cours de soutien scolaire devaient devenir gratuits. Et hop, on a rayé de la carte un business qui vaut déjà des milliards en Chine. Il y a aussi les enquêtes antitrust, les contrôles liés à la cybersécurité et les soupçons de corruption. Une offensive. 

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Chaque semaine, depuis février, les six principales valeurs chinoises ont perdu plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation

Pourquoi s'attaquent-ils à leur propres entreprises ? 

C'est sûr, ça impressionne. À Washington, on fait des ronds de jambe devant Google, Facebook. Mais attention, pas toucher, Monument national. Pourtant, ce serait une erreur de croire que le Parti communiste chinois va étouffer ces grandes entreprises et égorger sa poule aux œufs d'or. 

En fait, Pékin n'a plus autant besoin des capitaux américains maintenant que ses géants du Net ont grandi. Le gouvernement veut que les entreprises du pays se demandent non pas comment le parti peut les servir, mais comment elles peuvent servir le parti. D'abord en revenant à la Bourse de Shanghaï. Comme ça, elles n'auront pas à dévoiler des informations stratégiques aux autorités américaines. 

Ensuite, en appliquant les nouvelles priorités du régime, Pékin estime avoir éradiqué la grande pauvreté et met maintenant le cap sur la réduction des inégalités. L'harmonie sociale avant tout. Pour cela, il faut remettre en jeu les fortunes établies. Il faut aussi maîtriser les dépenses qui risquent de déraper et de freiner le développement économique, l'éducation, la santé, etc. Et offrir une protection sociale aux Chinois. 

Xi Jinping n'est finalement pas si dingue que ça.