

La grande distribution se met en 4 pour résister au rouleau-compresseur Amazon, mais ce n'est pas facile. Carrefour présente aujourd'hui sa stratégie.
On en parle parce que Carrefour présente aujourd’hui sa stratégie à l’horizon 2026, une stratégie qui veut mettre le digital au cœur de tout.
Disons-le aussi, Alexandre Bompard, le patron, cherche aussi à rebondir après les deux tentatives ratées de rapprochement de son groupe avec le canadien Couche-Tard puis avec Auchan.
Alors, que se passe-t-il – pour Carrefour comme pour tous ses concurrents ?
-Il se passe que la crise du Covid a donné un énorme coup d’accélérateur au e-commerce (les achats en ligne) : tout le monde l’utilise, tous les produits sont concernés, à toute heure du jour et de la nuit, et dans tous les pays : c’est ce qu’on appelle (je crois) une tendance de fond. Le e-commerce alimentaire a doublé en deux ans, il pèse 10% des courses.
Et le phénomène qui monte, c’est la livraison en un quart d’heure (le quick service).
-De surcroît, ce choc provoqué par Amazon, Deliveroo et les autres, ce choc arrive à un moment où les grandes surfaces et les hypermarchés sont fragilisés : ces grands espaces accueillaient les classes moyennes, mais la « moyenne » ne veut plus rien dire ; aujourd’hui, chaque type de clientèle cherche son magasin (les bobos, les bios, les ruraux, ceux qui ont des fins de mois difficiles, etc.).
-Enfin, l’avenir est incertain : les biens d’occasion séduisent les plus jeunes, et on peut même imaginer que demain nous voudrons nous abonner à un panier alimentaire.
Bref, pour résumer : hier, les clients trouvaient tout en magasin
Aujourd’hui, c’est le distributeur qui doit tout proposer, un magasin, des plates-formes internet et des livraisons.
Du coup, Carrefour (on y revient), dont le chiffre d’affaires en ligne n’est que de 3 milliards sur 80 dans le monde, multiplie les partenariats, avec des start-up, avec Uber Eats, pour proposer tout ce que propose Amazon, mais en mieux – et à partir de son réseau de 13.000 magasins sur la planète. Je résume : l'idée c'est de faire comme l’Américain Walmart, le numéro 1 mondial qui est en train de réussir.
Mais l’avenir se lit aussi en … Chine
Le e-commerce chinois est, en volume, plus important qu’aux Etats-Unis et en Europe réunis, 20% déjà du commerce de détail se fait sur Internet – deux fois plus qu’ici -, et 90% des achats en ligne sur font sur téléphones portables.
Sachez pour finir qu’il y a deux semaines, un jeune influenceur sur la plate-forme Alibaba a vendu en une seule journée pour 1,4 milliard d’euros de marchandises avant la fête des Célibataires.
On comprend que tout cela stresse le monde du commerce et de la distribution !
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