La puissance politique et militaire de Moscou va de pair avec une puissance économique extrêmement moyenne de la Russie.
Depuis quelques jours, on suit très attentivement les messages martiaux et les bruits de bottes dans cette région du monde, région qui est d’ailleurs la nôtre - qui en a conscience ?
Il y a seulement 2.000 kms à vol d’oiseau entre Paris et Kiev. Vladimir Poutine tient le monde en haleine, avec des troupes massées à la frontière ukrainienne, et avec ses demandes : pas d’élargissement de l’OTAN et plus de déploiement militaire occidentaux dans les pays de l’Est.
Mais le paradoxe est que la puissance politique et militaire de Moscou va de pair avec une puissance économique extrêmement moyenne de la Russie
Son produit intérieur brut est légèrement supérieur à celui de l’Espagne mais avec une population trois fois plus importante, ce qui veut dire que par habitant il est grosso modo trois fois plus faible. Par rapport à la France, les deux pays boxent encore moins dans la même catégorie : le PIB russe est inférieur de 43% au nôtre. La Russie, qui était il y a quinze ans le « R » de l’acronyme des BRIC, ce groupe de pays émergents en forte croissance - Brésil-Russie-Inde et Chine -, eh bien la Russie n’en fait plus partie.
Mais naturellement, la richesse principale de la Russie, ce sont des matières premières, pétrole et gaz, et c’est donc là qu'elle tient l’Union européenne qui dépend à 40% du gaz de M. Poutine - c’est même 50% pour l’Allemagne.
Alors qu’en conclure ?
Que la Russie est un pays dont le sous-sol est très riche, dont les habitants ne le sont pas du tout, sauf les fameux oligarques. Et que régime a viscéralement besoin du nationalisme et de faire résonner la nostalgie de sa puissance d'antan pour tenir sur ses bases autoritaires.
La France a des liens forts avec la Russie. Qu’Emmanuel Macron et Bruno Le Maire, à Bercy, ont forcément en tête quand ils gèrent la crise ukrainienne et le bras de fer avec Poutine.
- Un : Paris et Moscou lancent en commun dans l’espace, à partir de la Guyane, des fusées Soyouz sur le site de Kourou.
- Deux : la société nucléaire russe Rosatom est le premier client des turbines nucléaires françaises Arabelle, turbines qu’EDF est en train de racheter à General Electric.
- Trois : la société française Engie est impliquée dans le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit alimenter l’Europe en gaz russe et dont Washington ne veut pas. Bref, en un mot comme en cent, il y a beaucoup d’intérêts croisés.
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