

Dans l'industrie, elles sont au plus haut depuis 1991 - alors même que des millions de demandeurs d'emploi sont inscrits à Pôle Emploi. Ce n'est plus admissible.
Cest une situation aberrante – et on pèse les mots. L’activité économique est attaquée par la guerre en Ukraine et ses conséquences, par les crises énergétiques, par la remontée des taux d’intérêt, par d’autres choses encore, mais elle l’est d’abord par un phénomène qui dépend de nous seuls : les difficultés de recrutement des entreprises.
Hier soir, la Banque de France a publié son enquête mensuelle qui montre que 58% des chefs d’entreprise y sont confrontés. C’est un record pour cette enquête. Quand on regarde les chiffres de l’Insee, on voit que 62% des entreprises industrielles y sont confrontées – un record depuis … 1991. 1991 !
Ces difficultés de recrutement, cela énerve les patrons, cela stupéfie les demandeurs d’emploi qui cherchent assidument un poste, bref, cela créé des frustrations.
Alors, quelles sont les causes de cette situation ?
Elles sont multiples et chacun d’entre nous a son idée.
- Pour certains, les emplois proposés ne sont pas attractifs, les conditions de travail et les salaires ne donnent pas envie ;
- pour d’autres, les Français ne sont pas assez mobiles ;
- pour d’autres encore, il y a un problème de formation : la demande et l’offre de travail ne se rencontrent pas ;
- enfin, il y a tous ceux qui estiment que le système social, trop généreux, n’incite pas au retour à l’emploi.
Ce matin, on ne va pas quantifier tel ou tel facteur – cela ouvre des débats infinis. Parce qu’il faut rester à l’essentiel. Qui est que six entreprises sur dix affichent des difficultés de recrutement et, qu’en face, plusieurs millions personnes sont inscrites à Pôle Emploi. Pourquoi n’est-ce pas le sujet jugé le plus important ? Mystère et boule de gomme.
Et donc ?
Ce qui est étrange, c’est que le débat sur les retraites nous occupe au moins un jour sur deux depuis trente ans et que celui sur l’emploi provoque généralement un vague ennui. C’est pourtant l’éléphant au milieu de la pièce, que l’on ne voit pas.
Car davantage d’emplois, c’est davantage de revenus, davantage de cotisations sociales et de recettes fiscales, davantage de liens sociaux et de fierté retrouvée pour les personnes concernées. Et accessoirement moins d’impôts pour tout le monde et de déficits publics.
Se scandaliser de l'importance des difficultés de recrutement, c'est vouloir tourner le dos à la fameuse préférence française pour le chômage. Qui ne le voudrait pas ?
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