

Le Haut conseil pour le climat publie ce matin son rapport annuel et il pose une question importante : il faut consacrer beaucoup d'énergie et de moyens l'adaptation de nos sociétés à un climat plus chaud.
Il évalue classiquement la situation de la France, avec des bons et des mauvais points. Côté bons points : les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de près de 2% en 2019 et de 9% en 2020. Si ce chiffre de 2020 n’a pas grand sens avec la pandémie, la tendance à la baisse est là.
Côté mauvais points : cette baisse est très insuffisante. A partir de là, il y a l’éternel débat entre ceux qui se réjouissent que la France réchauffe moins la planète que les autres pays grâce au nucléaire (et c’est vrai) et ceux qui trouvent qu’elle doit aller plus vite (et c’est vrai).
Mais le Haut conseil sur le climat insiste aussi sur un autre point, plus nouveau
Que dit-il ? Ceci : certes, il faut faire le maximum pour atténuer, limiter, le réchauffement ; c’est la décarbonation des transports et de la production d’électricité dont on parle tous les jours ;
mais il faut se pencher davantage (et dépenser davantage) sur notre adaptation à un monde déjà plus chaud et qui va se réchauffer encore.
Soyons concrets :
- il y a de plus de tempêtes et d’inondations, il faut des digues renforcées ;
- l’étiage des cours d’eau baisse, il faut déjà économiser l’eau et mieux la recycler ; les vagues de chaleur se multiplient dans les villes, il faut les végétaliser davantage ;
- en agriculture, les dates des semis et de récolte sont déjà modifiées ;
- dans les villes, il faut d’autres goudrons parce qu’ils fondent en août …
Bref, nos vies et les activités économiques sont d’ores et déjà impactées et vont l’être encore plus
Avec Météo France, le Haut conseil climat a établi des cartes régionales utiles pour visualiser les changements en cours. Quelle conclusion ? La mise en avant de ces deux dimensions, de ces deux jambes, l’atténuation et l’adaptation, est archi-connue des spécialistes.
Mais elle est peu présente dans le débat public qui n'en connaît que la contradiction la plus classique, sur la climatisation, qui à la fois nous refroidit utilement et réchauffe le climat.
Les responsables politiques font souvent semblant de considérer que l’on va stopper le réchauffement.
Non, il est là de toutes façons et des budgets considérables doivent aussi être réservés pour nous aider à vivre avec un à deux degrés de plus, aider les secteurs qui en souffrent et les former. Tout cela est une question d’allocations des ressources financières et de choix parce que tout ne sera pas possible.
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