La situation de l'emploi s'améliore, mais on est encore très loin, dix ans après, d'avoir effacé les traces de la crise financière de 2009. Ce n'est pas une raison pour en rajouter : plus de 8 salariés sur 10 sont sous statut de CDI et non de CDD.
Les Français peuvent, ces jours-ci, avoir le vertige en écoutant les informations sur la situation de l’emploi :
- La semaine dernière, on apprenait que le taux d’emploi (la proportion des actifs dans la population) n’a jamais été aussi élevé depuis 1975. Bonne nouvelle !
- Hier, on a entendu qu’en octobre les entreprises ont déclaré 700.000 embauches, un record en 15 ans. Excellente nouvelle !
- Et que le nombre de chômeurs sans activité a diminué de 113.000. Qui dit mieux ?
Mais voilà, en même temps, les courbes montrent que le nombre total des inscrits à Pôle Emploi dépasse encore aujourd’hui de deux millions celui de 2007. Assurément, mauvaise nouvelle.
Ca va donc mieux, mais on garde le champagne au frigo : la crise financière de 2009 n’est toujours pas effacée. Bref, le brouillard reste épais.
Mais vous avez dit aussi brouillage.
Oui car la situation mérite-t-elle d’être encore noircie ? Un certain nombre de responsables politiques prennent un malin plaisir, dirait-on, à décrire une France qui n’existe pas, notamment sur l’ampleur de la précarité de l’emploi.
Je vous propose d'écouter Jean-Luc Mélenchon au 20 heures de Gilles Bouleau, sur TF1, c'était la semaine dernière.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Il laisse entendre donc, que 85% des gens embauchés en entreprise le sont en CDD, et il faudrait plafonner çà à 5 ou 10%.
Son 85% existe bien : c’est la proportion de CDD dans le total des embauches. Mais cela ne veut pas du tout dire que 85% des personnes embauchées le sont en CDD. Parce qu’on ne peut pas mettre dans le même sac la multiplicité des CDD d’un mois, par exemple, avec les CDI.
Soyons plus clairs : au moment où nous parlons, et ce sont des chiffres de l’Insee confirmés hier, 86% des salariés français travaillent sous statut de CDI – le reste l'est en CDD et intérim, ce n’est pas l’inverse. 86%.
Çà a un peu baissé depuis 20 ans, mais peu.
Conclusion : on peut dire (et on doit) qu’il y a trop de contrats courts et de plus en plus courts. Mais on ne peut pas, volontairement ou involontairement, brouiller les chiffres.
L'équipe
- Production