La facture de la fiscalité écologique pour les ménages

Ce matin, on reparle des inégalités face à la fiscalité écologique…
Ce matin, on reparle des inégalités face à la fiscalité écologique… ©AFP - sturti
Ce matin, on reparle des inégalités face à la fiscalité écologique… ©AFP - sturti
Ce matin, on reparle des inégalités face à la fiscalité écologique… ©AFP - sturti
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Ce matin, on reparle des inégalités face à la fiscalité écologique…

Oui, rappelez-vous, c’était il y a quasiment deux ans, les "gilets jaunes" envahissaient les ronds-points de jour comme de nuit – à l’époque on pouvait sortir après 21 heures – tout ça à cause d’un ras-le-bol fiscal autour de la taxe carbone. Et bien figurez-vous que : costumes gris de Bercy et "gilet jaunes", même combat ! Le ministère de l’Economie vient en effet de pondre un rapport passé inaperçu qui valide en quelque sorte tous les griefs entendus à l’époque sur les ronds-points, contre les inégalités générées par la fiscalité dite écologique.

Je m’explique. Le document en fait s’intéresse à toutes les taxes acquittées par les ménages pour la consommation d’énergie de leur logement et pour leur consommation de carburant. Verdict, les Français ont payé en moyenne 915 euros en 2019. 

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Le problème, c’est que la facture est plus ou moins douloureuse selon votre classe sociale. En valeur absolue, les plus riches payent plus car ils ont un logement plus grand ou plus de véhicules. Mais ce qui compte, c’est l’effort relatif. Et là on arrive à la lecture inverse. Prenons les 20% de Français les plus pauvres. Les taxes énergétiques représentent 4,5% de leurs revenus. Et bien pour les 20% de Français les plus riches, c’est… trois fois moins. 

On pourrait aussi parler des inégalités territoriales : vous habitez à la campagne ? vous payerez 1 160 euros. A Paris ce ne sera que 665 euros.

Il faut donc tout revoir ?

Ah ça paraît inévitable. Tous les économistes estiment que la fiscalité verte est un outil indispensable pour mener la transition écologique, et changer les comportements des consommateurs et des entreprises. Mais comment y arriver politiquement avec ce qu’on appelle une taxe régressive, c’est-à-dire qui pénalise les pauvres par rapport aux riches ? Bon, il y en a d’autres dans le système français – comme celle sur le tabac, qui fait augmenter les inégalités à chaque fois qu’on l’augmente – mais ce n’est vraiment pas l’idéal. 

Alors pour résoudre le problème, un think tank rattaché à Matignon - le Conseil d’analyse économique - avait imaginé l’an dernier une solution : redistribuer tout l’argent de la taxe carbone sous forme d’une prime versée en fonction des revenus ou de la localisation géographique. C’est astucieux mais très complexe. Vu la popularité de la taxe carbone, je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de monde pour se lancer dans un chantier aussi risqué.

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