Aucun français ne part en vacances sans son… téléphone portable ! L’occasion de se poser une question : la fracture numérique se résorbe-t-elle entre les villes et la campagne ?
Le 14 juillet, beaucoup de Français bougent ou sont en vacances et personne ne part pas sans son… téléphone portable. C’est l’occasion de se poser une question : la fracture numérique se résorbe-t-elle entre les villes et la campagne ?
Cela tombe bien parce que le gendarme des télécoms –il s’appelle l’Arcep- vient de publier son enquête annuelle sur la couverture mobile et la qualité des réseaux. Alors, est-ce que le fossé numérique diminue ? Pas totalement, il y a encore des efforts à faire. On pense toujours aux zones blanches, celles où le mobile ne « passe » pas, mais ce n’est presque plus le sujet, les zones blanches sont devenues rares. En revanche, c’est le débit disponible sur le smartphone qui est important, parce pour travailler, s’informer, pour les loisirs, cela compte. Et on s’aperçoit que l’accès aux sites Internet, aux réseaux sociaux comme Facebook, reste plus lent à la campagne que dans les grandes villes. Et le problème est qu’en 2016, on n’a pas fait de progrès. La vitesse de téléchargement est de 6 mégabits par seconde à la campagne, comme il y a un an, alors qu’elle est passée de 22 à 30 mégabits dans les grands centres urbains. 6-30 : le rapport est quand même de un à cinq.
Pourquoi cette différence ?
C’est simple. Les opérateurs -Orange, qui a le meilleur réseau, SFR et Bouygues, puis SFR qui a le moins bon-, ces quatre opérateurs investissent, c’est logique, là où il y a le plus d’abonnés et donc des revenus. Rien de nouveau sous le soleil. Les pouvoirs publics les poussent, avec des carottes et des bâtons, à faire des efforts partout. Cela dit et ces critiques émises, il faut se rendre compte des investissements nécessaires pour couvrir un pays, c’est en milliards d’euros. Savez-vous combien d’antennes sont déployées en France ? 50.000 – 49.806 pour être précis. Ce n’est pas rien. Et rien que depuis octobre ont été installées 9.000 antennes pour la 4G pour que le territoire soit couvert. A 35% chez orange mais seulement à 21% chez SFR – très en retard.
Il y a d’autres zones blanches –ou trous noirs, comme on veut le dire.
Sur les autoroutes, cela va à peu près – pour les passagers, les conducteurs ne doivent même pas essayer ; dans les TGV, cela laisse encore à désirer pour utiliser Internet. Dans le Paris-Lyon, le wifi devrait être disponible avant la fin de l’année. Dans le métro parisien, c’est la catastrophe pour l’accès à Internet, quasiment indisponible.
Mais attention, la fracture territoriale n’est pas la seule.
On pense toujours à elle, mais la fracture démographique, en fonction de l’âge est tout aussi importante. Quant à la fracture sociale, elle s’est déplacée. La détention d’un mobile est généralisée, il n’y a plus de distinction en fonction des catégories socio-professionnelles et des revenus. Mais l’usage du mobile, lui, est clivant, entre ceux qui l’utilisent pour apprendre, communiquer, travailler et ceux qui sont passifs par défaut d’éducation.
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