"Les Echos" révèle ce matin une première piste qui émerge pour la réforme des retraites.
C'est une piste subtile dont l’objectif est de modifier les comportements, en clair retarder l’âge choisi de départ à la retraite sans toucher à l’âge légal de départ - 62 ans - auquel Emmanuel Macron a promis de ne pas toucher.
On est encore loin de connaître le contenu de cette réforme, mais le négociateur du gouvernement sur le sujet, Jean-Paul Delevoye, va rencontrer mercredi le patronat et les syndicats.
L’objectif de cette réforme est, on le sait, de rapprocher les 42 régimes de retraite existants et de simplifier le dispositif, avec une approche par points. On acquiert tout au long de sa vie des points, qui permettent de calculer la pension – c’est le cas pour les régimes complémentaires.
Mais la difficulté de ce nouveau mécanisme est que si l’âge plancher (62 ans) demeure, les trimestres, eux, disparaissent. Or, le calcul du nombre de trimestres pour avoir une pension à taux plein détermine aussi l’âge de départ réel. Si cela disparaît, tout le monde partira à 62 ans pile, avec une pension moindre -et financièrement, le régime des retraites sera en difficulté. D’où la piste -j’y viens enfin ! - de créer un âge-pivot, par exemple de 63 ans.
Avant, votre retraite est moindre ; après, elle est meilleure. C’est ce que le patronat et des syndicats ont mis en place pour l’Agirc-Arrco à partir du 1er janvier.
Est-ce une piste risquée ? Cela ressemble au mécanisme des trimestres. Sauf que cela affiche un chiffre (63 ans) qui deviendra la référence dans le débat public et que les catégories sociales ne seront pas égales devant cette modalité. On peut du coup imaginer que le gouvernement cherchera peut-être un autre mécanisme, à la suédoise liant le niveau des pensions de chaque génération à son espérance de vie.
Déjà accusé d’être dur avec les actuels retraités, il fera attention aux futurs retraités. Surtout que son enjeu principal est ailleurs : rapprocher les régimes spéciaux du régime général pour créer un régime universel. Mais il faudra bien tenir compte du fait que les Français ont une durée de vie en retraite de cinq années plus longue que dans la moyenne des pays industrialisés et avec un niveau de vie bien supérieur.
Tant mieux mais ce sont sur les actifs que la charge pèse.
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