Le prix de vente moyen des voitures neuves a augmenté de 5% cette année. De telles augmentations peuvent-elles se renouveler sans problème ?
Une voiture neuve s’achète en moyenne 24.000 euros en France, un prix qui a augmenté de près de 5% cette année. De telles augmentations peuvent-elles se renouveler sans problème ?
Non, et c’est un gros souci pour les constructeurs français. Tout d'abord, il faut préciser de quoi on parle : 24.300 euros, c’est le prix moyen payé par les particuliers, et non par les entreprises qui obtiennent des tarifs de gros en achetant parfois des centaines de voitures en même temps. Et c’est le prix après rabais consenti par le concessionnaire.
D’où vient cette flambée des prix ? Trois grandes raisons. Primo, les réglementations ne cessent de durcir, pour la sécurité comme pour les émissions de polluants. Secundo, l’électronique alourdit la facture, avec tous les mécanismes d’assistance à la conduite comme les radars par exemple. Tertio, les Français moyens n’ont plus les moyens d’acheter une voiture neuve et se reportent vers l’occasion. Les clients qui continuent d’acheter du neuf se contentent des petites Dacia premier prix pour économiser 2 ou 3.000 euros. Les autres vont vers le premium, qui coûte 5 ou 10.000 euros de plus, comme BMW, Audi ou Mercedes et qui a la particularité de ne pas être français.
Que peuvent faire les constructeurs français ? Aucune solution n’est simple. D’abord, ils pourraient monter en gamme mais ils s’y échinent avec peu de succès. Ensuite, ils tentent de mieux valoriser leur production, avec des véhicules de niche, mais ils peinent alors à faire du volume. Enfin, ils se lancent dans la production low cost, comme Renault l’a fait avec Dacia. Mais ces voitures-là ne sont plus produites en France.
Quel est donc l’avenir de Renault et Peugeot-Citroën dans ces conditions? Il dépendra d’une exigence essentielle : la capacité à tirer son épingle du jeu dans les trois révolutions qui secouent le secteur. D’abord, la voiture électrique. Ensuite, la voiture autonome. Enfin, le passage de la possession d’une voiture à celui de son usage – location, partage, etc. Ici, rien n’est perdu. Mais rien n’est gagné non plus.
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