Le naufrage économique de Le Pen

Marine Le Pen lors du débat télévisé du 3 mai
Marine Le Pen lors du débat télévisé du 3 mai  ©Getty - STRINGER / AFP
Marine Le Pen lors du débat télévisé du 3 mai ©Getty - STRINGER / AFP
Marine Le Pen lors du débat télévisé du 3 mai ©Getty - STRINGER / AFP
Publicité

Votre regard sur le débat d’hier soir : selon vous, un naufrage et quelques flottements...

Sur les questions économiques, il est difficile de tourner autour du pot sans dire les choses telles que les ont ressenties sans doute beaucoup de téléspectateurs. La prestation de Marine Le Pen n’a absolument pas été à la hauteur d’un débat d’entre-deux-tours, cela a été, oui, un naufrage sur l’économie. A au moins une quinzaine de reprises, son discours a été truffé d’erreurs factuelles que tout un chacun pouvait vérifier sur Wikipedia dans la seconde : la confusion entre le dossier des télécoms et Alstom, le niveau de la contribution française à l’Union européenne, la date de naissance de l’euro, ce qu’était l’ECU (le panier de monnaies), le niveau de chômage dans les années 90 (au dessus de 10 % avant l’euro), la retraite à 60 ans avec un changement de calendrier dans l’après-midi. Il y a des moments où la vérité éclate au grand jour, et on peut penser que cela a été le cas hier soir. On a entendu du grand n’importe quoi -même si on pense que l’économie fonctionne mal, même si on pense qu’il faut revoir beaucoup de choses. Une fois encore, tout à la fin de l’échange, le Medef et la CGT ont été mis dans le même sac de l’oligarchie et du système, ce qui pouvait faire rire il y a deux mois mais pas à ce niveau du débat présidentiel. Marine Le Pen travaille peu ses dossiers, et cela s’est vu. Oui, un naufrage.

Et quelques flottements… ?

Publicité

Avec d’autres adversaires, Emmanuel Macron aurait pu être mis davantage en difficulté. Quitte à surprendre, face à Jean-Luc Mélenchon, le débat aurait sans doute été plus haut et argumenté, il aurait peut-être même été « purgé », sur l’Europe, la mondialisation et les politiques économiques. Face à François Fillon, le candidat de En Marche ! aurait dû être beaucoup plus clair sur les réformes qu’il promeut, les moyens de les financer et ceux pour vraiment accélérer la croissance. Quelques questions simples n’ont pas eu leurs réponses : sur les objectifs concrets d’une réforme de l’Europe, sur un calendrier d’action qui est étalé dans le temps par exemple. Mais au total, Emmanuel Macron a grimpé de beaucoup de marches sur la stature politique en affrontant une Marine Le Pen dont chacun pensait qu’elle serait une redoutable débatteuse. Il a conquis une stature présidentielle en apportant la preuve de sa force personnelle.

L'équipe