

La pierre serait-elle immunisée contre le virus ? Ça y ressemble : depuis le début de l’année, les prix de l’immobilier ont augmenté de 2% dans les grandes villes et même de plus de 3% à Paris, d’après les indices Meilleurs Agents-Les Echos et la hausse a continué depuis le confinement.
Certains experts soutenaient pourtant que l’épidémie allait casser les prix après des années de hausse insoutenables, car les Français auraient moins d’argent.
Le krach immobilier n’aura donc pas lieu ?
C’est sans doute trop tôt pour le dire. Car nous sommes loin d’avoir ressenti tous les effets économiques de l’épidémie et du confinement. Déjà, le nombre de logements vendus diminue, ce qui est un signe habituel d’un retournement du marché.
Deux indicateurs sont à surveiller de près :
- D’abord le chômage, qui va fatalement monter à partir de l’automne, et qui va affaiblir les revenus de centaines de milliers de femmes et d’hommes.
- Et ensuite, le comportement des banquiers. Ils ont commencé à relever leurs taux d’intérêt et à durcir leurs conditions d’accès aux prêts immobiliers. S’ils encaissent des pertes massives sur le crédit aux entreprises, comme c’est hélas possible, ils deviendront plus exigeants vis-à-vis des particuliers qui veulent emprunter.
En attendant, pourquoi les prix du logement résistent-ils ?
D’abord, les banquiers ont besoin de faire du business ; ils continuent donc de prêter.
Ensuite, la crise économique va être très inégale. Des millions d’actifs ne seront pas touchés, parce qu’ils ont des emplois solides ou parce qu’ils travaillent dans le secteur public. Ceux-là continuent d’acheter des logements.
Enfin, l’immobilier est plus que jamais un placement refuge. Ces derniers mois, on a vu les prix des actions valdinguer et les déficits publics exploser. Personne ne sait si les Etats auraient pu financer ces déficits sans la création monétaire massive des banques centrales. Les épargnants cherchent donc des placements échappant à la tourmente financière. Ils en ont trouvé trois dont les prix sont aujourd’hui tous au plus haut : l’or, le bitcoin… et l’immobilier.
L’immobilier ne peut donc que monter ?
C’est un peu plus compliqué. La crise devrait changer nos choix en matière de logements, mais on ne sait pas encore vraiment comment.
Des acheteurs vont donc faire de belles affaires. D’autres vont avoir de cruelles déceptions. Même dans l’immobilier, il n’y a pas de martingale pour gagner à coup sûr.
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